De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Les négociations entamées le 1er juillet dernier entre la direction du complexe sidérurgique ArcelorMittal El Hadjar (Annaba) et les représentants des travailleurs a échoué. Le clash a eu lieu jeudi dernier vers 22 h lorsque l'employeur avait assorti son accord d'augmentation des salaires de l'ordre de 5% d'une proposition de compression des effectifs. «On s'achemine vraisemblablement vers une grève qui prendra effet à partir de la semaine prochaine», nous a déclaré M. Smaïl Kouadria, négociateur en chef et porte-parole des travailleurs. Le staff des négociateurs avait quitté la table pour protester contre cette proposition présentée par M. Vincent Le Gouic, directeur général du complexe, et ses collaborateurs. Celui-ci avait exposé son plan qui prévoit une augmentation totale de 10%, la première tranche (5%) sera effective à partir du mois en cours et la seconde le sera en juillet 2010. Cette augmentation est subordonnée à la suppression de 1 500 postes d'emploi sur les 7 000 existant au niveau du complexe. Là, les 8 membres du staff, à leur tête M. Smaïl Kouadria, se sont levés et sont sortis pour exprimer leur refus et le rejet de cette proposition jugée inacceptable. Les négociateurs, qui avaient préparé une plate-forme de revendications en 11 points, dont l'augmentation des salaires, la revalorisation du régime indemnitaire, le statut particulier de cokerie, la mise en œuvre de l'organigramme et la prise en charge des réserves exprimées par le syndicat concernant plusieurs points, ne s'attendaient pas à pareille réaction de l'employeur. Le fait de lier l'augmentation des salaires à une compression des effectifs, quelle que soit la forme qu'elle prendra ou les mesures sociales prévues, a été pour les négociateurs un signal fort de l'employeur qui voulait ainsi ramener les négociations sur ce point précis et en occulter les autres. Les représentants des travailleurs ne veulent pas entendre parler de suppression de postes d'emploi et maintiennent leurs 11 points inscrits sur la plate-forme. «On ne le suivra pas sur ce point et on ne veut pas du tout savoir les modalités de suppression de postes», nous a déclaré le porte-parole des travailleurs. «Il est hors de question qu'il y ait compression au niveau du complexe.» La situation est restée bloquée entre les 2 parties en conflit, chacune campant sur ses positions, espérant un fléchissement de la partie adverse. Hier, cependant, l'employeur a appelé les représentants des travailleurs à revenir à la table des négociations et un second round de négociations devait avoir lieu hier à 15 h. Selon nos informations, les rapports entre les 2 camps ne sont pas au beau fixe, les négociateurs, intraitables sur la question des postes d'emploi qu'ils défendent bec et ongles et l'employeur qui tente de les faire changer de position avec force arguments.