Photo : Riad Par Samira Imadalou Les opérateurs économiques nationaux ont d'énormes difficultés à exporter leurs produits vers d'autres marchés en dépit des mesures incitatives du gouvernement. C'est ce qui ressort de la conférence débat sur les exportations hors hydrocarbures organisée, hier, par le Forum des chefs d'entreprise (FCE) à l'hôtel Hilton, en présence du secrétaire général du ministère du Commerce. Les participants à cette rencontre ont en effet longuement débattu des entraves à l'exportation. «Entre les engagements du gouvernement et la réalité du terrain, la différence est de taille», estime d'ailleurs un opérateur économique intervenant dans l'agroalimentaire. «Théoriquement, les frais du transport sont remboursables à hauteur de 50% dans le cadre du fonds spécial de promotion des exportations. Mais, jusque-là, nous n'avons rien eu sur la vingtaine d'opérations d'exportation effectuées par notre entreprise [Isser Délice, ndlr]. Nous n'avons pas été remboursés», nous a confié M. Arezki Issiakhem, général manager de l'entreprise. Auparavant, lors des débats, le SG du ministère du Commerce, M. Boulaarek Amar, est revenu sur les dispositifs de ce fonds. Un fonds restructuré à travers l'élargissement de ses rubriques qui sont passées de deux à huit. Dans ce cadre, faut-il le rappeler, le ministère du Commerce s'engage à contribuer à la promotion de la participation des opérateurs algériens aux foires et aux salons étrangers. De même qu'il participe à l'élaboration des diagnostics et à la prospection des marchés extérieurs en finançant 50% de ces opérations. Or, selon le constat des hommes d'affaires intervenant nombreux au débat, la situation est tout à fait différente. Même les filières où l'exportation peut réussir, à l'image de la filière datte, les opérateurs se plaignent. Selon un exportateur de deglet Nour basé à Biskra, qui est également président de l'association des conditionneurs de dattes, «ce fruit a perdu de sa valeur à l'exportation puisqu'il est utilisé dans le troc». «On échange deglet Nour contre des cacahuètes de mauvaise qualité qui nous viennent des frontières», a-t-il regretté en invitant la tutelle à intervenir sur cette question. L'autre problème soulevé par les opérateurs concerne le non-respect des quotas de blé distribués aux meuniers par l'Office interprofessionnel des céréales (OAIC). «Nous n'arrivons pas à utiliser toutes nos capacités. Nous travaillons depuis le mois d'avril entre 4 et 5 jours par semaine, alors que, habituellement, nous travaillons 7j/7.» Le représentant du département de Djaaboub s'est engagé à prendre en charge ce dossier au même titre que d'autres questions. Il a dans ce sillage annoncé la dépénalisation des infractions en matière de produits de manière à régler les questions à l'amiable et à soulager les tribunaux. De manière sommaire, cette conférence n'a fait que mettre à nu encore une fois les difficultés dans lesquelles se débattent les producteurs nationaux en matière d'exportation et même au niveau du marché national. «La contrefaçon et l'informel gangrènent le marché algérien. Des produits dangereux continuent de pénétrer chez nous sans le moindre contrôle. Il est plus facile d'importer que d'exporter.»