Synthèse de Salah Benreguia Si plusieurs sujets ont été inscrits à l'ordre du jour du sommet de G8, la crise financière mondiale s'est imposée comme thème principal des discussions entre les dirigeants des pays du G8 et leurs homologues de grands pays émergents. Et cette fois-ci, depuis L'Aquila (Italie), les participants à ce sommet se sont accordés à dire que la crise est encore là, et que la reprise économique est encore loin. «Il n'est pas temps de relâcher nos efforts en réduisant nos plans de relance. Nous nous sommes mis d'accord pour dire que la reprise est encore loin. Qu'il serait prématuré de commencer à réduire nos plans de relance et que nous devons maintenir notre effort vis-à-vis de ces plans afin d'assurer les fondations d'une reprise forte et durable», a déclaré le président américain Obama devant la presse. Les propos du président Obama sonnent comme un aveu d'impuissance et de faiblesse de tous les pays face à un tsunami financier sans précédent. En effet, les huit pays les plus riches de la planète ont reconnu dans une déclaration commune que la situation restait «incertaine» et que «des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière», tout en relevant «des signes de stabilisation, et notamment une reprise des marchés boursiers». «Alors qu'il existe des signes de stabilisation, et notamment une reprise des marchés boursiers [...], la situation reste incertaine et des risques importants continuent de peser sur la stabilité économique et financière», notent-ils dans leur déclaration commune avant de pointer le fait qu'ils ne peuvent «continuer de tolérer» l'évasion fiscale. Sur ce dernier point, «une panoplie de contre-mesures efficaces [...] pourrait être utilisée à l'encontre des pays qui ne respectent pas les normes internationales» concernant la transparence fiscale qui doit être «discutée et arrêtée». S'ils continuent d'en appeler à la poursuite des efforts de relance, les dirigeants du G8 indiquent néanmoins qu'il est «nécessaire» de préparer des «stratégies de sortie» des plans de soutien. Par ailleurs, alors que ces plans ont fait exploser les déficits publics, ils s'engagent à garantir «la viabilité budgétaire à moyen terme». Mais pour les observateurs de la scène économique mondiale, ces formulations prudentes apparaissent comme un compromis entre la volonté de certains pays, l'Allemagne en tête, de revenir le plus vite possible à une certaine discipline budgétaire, et celle de certains autres, menés par les Etats-Unis, qui insistent sur la nécessité de soutenir encore une conjoncture chancelante. Les premiers craignent une flambée de l'inflation, très préjudiciable pour la reprise, si les Etats ne freinaient pas leurs dépenses. Les seconds s'inquiètent face à des économies encore trop fragiles pour supporter un débranchement brutal des perfusions d'argent public. S. B. Cycle de Doha : les pays du G8 veulent conclure les négociations dès 2010 Les pays du G8, rejoints hier par les pays émergents et ceux d'Afrique, ont annoncé, depuis L'Aquila (Italie), être tombés d'accord sur plusieurs dossiers, notamment la poursuite des négociations du cycle de Doha. En effet, les dirigeants du G8, ainsi que l'Egypte, l'Australie, l'Indonésie et la Corée du Sud, ont assuré vouloir conclure, dès 2010, les négociations du cycle de Doha sur la libéralisation du commerce mondial, bloquées depuis des années. «Nous nous engageons à parvenir à une conclusion ambitieuse et équilibrée du cycle de Doha en 2010», écrivent-ils dans une déclaration commune. «Nous réaffirmons notre engagement à maintenir et à promouvoir des marchés ouverts et à rejeter toutes les mesures protectionnistes», ajoutent-ils.