Photo : DR Par Youcef Salami Colossal, le programme d'investissement que l'Algérie a engagé sur les cinq prochaines années, dans le secteur des hydrocarbures, l'est. En valeur, il correspond à «45,60 milliards de dollars». C'est le ministre de l'Energie et des Mines qui l'a annoncé, hier, dans un entretien qu'il a accordé à la revue britannique Oxford Business Group (OBG), et repris par l'APS. Chakib Khelil a rappelé que l'Algérie envisage de porter sa production pétrolière à «deux millions» de barils par jour et celle gazière à 85 milliards de m3 à l'horizon 2010. Et qu'elle projette, pour les prochaines années, des investissements massifs dans le secteur de la pétrochimie afin de permettre une meilleure valorisation des matières premières énergétiques. Dans les colonnes de Oxford Business Group, le ministre de l'Energie et des Mines a présenté en fait, à grands traits, la stratégie énergétique de l'Algérie et son intégration dans celle, globale, de l'OPEP. Il a par ailleurs évoqué la question de la diversification des marchés et des revenus du groupe Sonatrach, soulignant que, par l'internationalisation de ses activités, notamment en Afrique, celui-ci compte réaliser «15% de son chiffre d'affaires» à l'international à l'horizon 2015. Toujours dans le chapitre de la diversification énergétique, Chakib Khelil est revenu sur le développement des énergies nouvelles et renouvelables, estimant qu'elles occupent désormais une place privilégiée dans l'agenda énergétique de l'Algérie et de l'OPEP. Il a indiqué que des études ont été réalisées sur le projet de construction d'une centrale hybride à partir de gaz et d'énergie solaire. La production de l'électricité a été aussi abordée au cours de cet entretien. Des programmes colossaux de développement ont été élaborés dans ce domaine, a-t-il rappelé. Chakib Khelil a déclaré que le Sahara peut «subvenir en électricité à l'Europe entière». Le ministre a rappelé que, dès le 3ème sommet de l'OPEP, tenu à Riyadh en décembre 2007, et dont la préoccupation principale a été «l'environnement et le développement durable», l'Algérie, comme l'organisation pétrolière, se dirige vers des sources alternatives d'énergie pour préparer la sécurité énergétique mondiale. Dan un autre registre, Khelil a parlé de l'impact de la nouvelle législation pétrolière que l'Algérie a adoptée en 2005 et de l'appel d'offres récemment lancé pour l'exploration et le développement de quinze nouveaux blocs pétroliers en Algérie. Et il a, par la même occasion, rassuré que les amendements apportés à ce texte «ne pénaliseront pas» les entreprises étrangères qui «se sont pré-qualifiées». Et d'ajouter qu'avec une participation automatique de 51% de la Sonatrach dans toutes les activités liées au secteur pétrolier, le domaine de l'énergie demeure «attractif aux investisseurs». Sur la démarche de l'OPEP, Khelil a souligné la volonté globale de découvrir de nouveaux gisements pétroliers et de développer de nouveaux potentiels de production, soutenant que, d'ici à 2012, l'Organisation pétrolière aura la capacité de production supplémentaire de cinq millions de barils par jour.