Le président de AHD 54, Ali Fawzi Rebaïne, a minimisé la fronde qui secoue son parti depuis quelque temps et s'est défendu de mériter tout ce qui lui a été reproché par les auteurs du mouvement de dissidence. Mieux, ces derniers «seront traduits en conseil de discipline le 16 juillet en cours», a-t-il annoncé dans une conférence de presse animée au siège du parti à Alger. «Que je sois contesté, cela est tout à fait normal et fait partie de la vie d'un parti politique, mais c'est la manière dont cela a été fait qui est condamnable !» a-t-il déclaré avant d'affirmer que le nombre des dissidents au sein du parti ne dépasse pas quatre personnes. Et de rappeler que, lors de la tenue du conseil national du parti, personne n'a trouvé à redire quant à la gestion de celui-ci. «De plus, il y a les statuts et le règlement intérieur du parti qu'il faut respecter !» Ces derniers, rappelle-t-il encore, prévoient que la contestation est légitime dès lors que le nombre des militants frondeurs a atteint les deux tiers de l'ensemble des militants. Tout en estimant que les redressements sont devenus une «mode» dans la scène politique nationale, le conférencier a rappelé à l'assistance qu'en 2004, il avait fait l'objet du même mouvement de fronde. «A l'époque, on avait dit que j'étais fou et que j'avais dilapidé l'argent du parti. On m'a aussi accusé de trahison alors que mes grands-parents et pas seulement mes parents ont fait la révolution. Où sont-elles aujourd'hui ces personnes ?» s'interroge-t-il. A la remarque faite sur la similitude caractérisant la situation qui secoue son parti et le Parti des travailleurs, le conférencier s'est défendu d'avoir un pied dans l'opposition et un autre au gouvernement : «En 2004 comme en 2009, je n'ai pas assisté à la cérémonie d'investiture du président Bouteflika. Je ne peux pas dire qu'il y a eu fraude et prendre part à cet événement !» Convié à donner ses appréciations quant à l'affaire des moines de Tibhirine, le président de AHD 54 s'est dit scandalisé qu'un ex-chef terroriste, en l'occurrence Abdelhak Lyada, soit reconverti en porte-parole du gouvernement. «C'est un général français qui a ébruité l'affaire, nous aussi on a des généraux qui aurait dû répondre et qu'on ne nous dise pas que l'armée algérienne ne fait pas de politique !» M. C.