Répartition inégale sur la planète, accroissement rapide dans les zones arides, l'eau, l'or bleu du futur, a sans doute besoin d'une hydro-politique à l'échelle mondiale. Les enjeux économiques et stratégiques de la ressource, de plus en plus rare, feront peut-être le lit des hydro-conflits, les guerres de demain, à l'échelon local et à l'échelle mondiale. D'où la nécessité de mettre en place un partenariat mondial, souhait ardent des Nations unies mais toujours un vœu pieux. Et le droit à l'eau devient un droit «opposable» et imprescriptible, tout simplement, un droit de l'Homme. Le déséquilibre entre l'offre et la demande est tel que de nouvelles régions de la Terre seront menacées de stress hydrique. C'est d'ailleurs le cas de Barcelone, ville européenne et méditerranéenne qui importe désormais de l'eau, subissant de plein fouet les effets d'une sécheresse durable. L'Algérie, pays méditerranéen et saharien, où la pluviosité est aussi avare que capricieuse, a lancé de vastes chantiers hydrauliques. Pour rattraper un grand retard pris par rapport aux besoins. Soit. Mais l'effort consenti est important et sans précédent. Il est résumé par le «Schéma directeur national des grandes infrastructures hydrauliques», adopté en février 2007. Avec ce schéma qui a 2040 comme horizon, notre pays ambitionne de se préserver de la pénurie et d'étancher à gogo la soif des Algériens. La nouvelle politique de l'eau est un diptyque reposant sur la réalisation de grandes infrastructures hydrauliques mais aussi sur la mise en place d'un réseau de stations de dessalement de l'eau de mer. Le «vaisseau amiral» de ce futur dispositif est la station algéroise d'El Hamma, inaugurée en grande pompe par le président Abdelaziz Bouteflika, à la date symbolique du 24 février 2008. A Oran, la future station de Magtaa, «la plus grande du monde en cycle combiné», permettra aux Oranais de se doucher à flots et de ne plus prendre le café salin auquel ils étaient habitués depuis des décennies. H. B