Photo : S. Zoheïr Par Wafia Sifouane Le palais de la culture Moufdi Zakaria abrite une exposition d'artisanat africain qui rassemble un bon nombre d'artisans venus des quatre coins du continent. A cette occasion, une centaine de stands ont été installés à l'intérieur de la galerie principale, offrant ainsi aux visiteurs un long périple dans les pays africains. Leurs articles tirés de leurs cultures et de leur patrimoine ne sont autres qu'une invitation à découvrir ces pays à travers les spécialités des différentes régions qui les composent. Les visiteurs algériens, mais aussi étrangers, ne savaient plus où donner de la tête. La tentation est grande, mais les prix sont faramineux. Colliers de perles, bracelets en argent et cuivre, bijoux de fantaisie, figurines, statuettes en bois, ustensiles de cuisine, tissus ou encore objets de décoration et autres babioles sont proposés à la vente. Les premiers à nous accueillir sont les Swazilandais avec un «welcome» très chaleureux. Ils s'empressent de nous faire découvrir leur spécialité : les perles. Il faut dire qu'ils ont le savoir-faire en transformant ces petites perles colorées en de véritables œuvres d'art. Les Ghanéens de leur côté ont opté pour le marché du tissu qui attire les gens comme des abeilles vers le miel. D'énormes rouleaux de tissus traditionnels aux motifs africains sont déroulés, reflétant une grande créativité. Ces étoffes bariolées ne laissent personne indifférent. Une dame un peu déboussolée par le prix, 3 500 dinars le coupon de 4 mètres, nous dira que «ces tissus sont vraiment très beaux. Je les vois bien en rideaux ou en couvre-lits. Mais dommage que les prix soient exagérés». Le responsable du stand nous affirme par contre que les prix n'ont pas vraiment été étudiés et qu'il se contente en fait de convertir le dollar américain en dinar algérien. Quant aux exposants algériens, on peut dire qu'ils constituent la majorité des participants. Ils exposent des bijoux berbères, touareg, des objets de dinanderie et des articles en cuir. Mais les artisans n'ont pas hésité à doubler les prix, profitant de l'occasion, alors que leurs confrères africains n'ont, eux, pas hésité à faire des efforts pour satisfaire leurs clients. Des bijoux faits à la main sont proposés à des prix très raisonnables. De plus, les artisans font preuve d'une sympathie et d'un accueil des plus chaleureux. Le stand du Brésil connaît également un certain succès auprès des visiteurs, les femmes surtout, attirées par des bijoux fabriqués à partir de matériaux naturels. Un groupe de jeunes filles rencontrées sur les lieux nous affirment avoir effectué des achats intéressants à ce stand. «J'ai eu un collier, des boucles, un bracelet et une bague à 100 dinars seulement. Si ce n'est pas une affaire ça !» dira une jeune fille. On notera que la langue constitue un énorme handicap pour les Africains dont la majorité sont anglophones. N'ayant pas pu communiquer avec les visiteurs, certains ont toutefois fait l'effort d'apprendre quelques mots tels que «salam» «merci» et «illa liqa». Par ailleurs, un grand chapiteau a été installé sur le parking du palais, mais il n'enregistre pas un grand nombre de visiteurs. De plus, plusieurs stands sont vides. On rencontrera sur place un vendeur malien de cuir qui a fait des sandales sa spécialité, de charmantes vendeuses maliennes et quelques dinandiers algériens.