Photo : Riad Par Smaïl Boughazi Les travailleurs du complexe métallurgique d'El Hadjar, filiale du géant mondial de l'acier ArcelorMittal, ont obtenu une augmentation globale (salaire et indemnités) de 35% après les deux jours de grève observés la semaine dernière. C'est le chiffre avancé, hier, par le représentant des travailleurs M. Smaïl Kouadira, en marge d'une conférence de presse organisée par le P-DG de l'entreprise M. Vincent Le Gouïc. M. Kouadira a précisé aussi que le pacte vise à «améliorer, rationaliser et produire mieux». Pour rappel, la même source a annoncé auparavant que les travailleurs ont obtenu 15% d'augmentation du salaire de base, la revalorisation des métiers clés de l'entreprise à hauteur de 3% de la masse salariale de l'entreprise et signé un pacte d'entreprise avec la direction. L'accord paraphé entre les deux parties comprend aussi le relèvement de la prime de panier de 200 à 250 dinars et de l'indemnité du conjoint sans revenu de 650 à 1 000 dinars (10 euros) et la révision du barème d'indemnité de nuisance. Outre la question des salaires, le P-DG de la filiale algérienne du géant mondial de l'acier, qui s'exprimait devant la presse, s'est félicité de la signature de cet accord. Il a qualifié, en fait, le document d'«une pierre angulaire pour un renouveau d'ArcelorMittal Annaba». M. Vincent Le Gouïc a également exclu de recourir à un plan de licenciement des 7 200 salariés. Cependant, le premier responsable du complexe n'a pas mâché ses mots quant à la situation qui y prévaut. Il a estimé que 7 000 personnes pour une production de 1,3 million de tonnes représente «un ratio modeste» par rapport aux autres usines du groupe dans d'autres pays qui ont des ratios «notablement meilleurs». Dans le même ordre d'idées, il a affirmé que l'usine doit améliorer «sa productivité et se rapprocher des standards internationaux». C'est pour cela, a-t-il appuyé, que le groupe a investi 12 millions de dollars pour le renforcement des capacités de production du complexe. Un investissement qui porte sur l'acquisition de trois nouveaux convertisseurs d'une capacité totale de 230 tonnes, annonce en outre le P-DG pour qui ArcelorMittal Annaba table sur une production de 750 000 tonnes d'acier en 2009. En 2008, rappelle-t-il, la production a été affectée par la chute des prix de l'acier, le seul impact de la crise financière sur le secteur en Algérie et des incidents enregistré au niveau de l'usine (explosion de deux convertisseurs et l'arrêt d'un fourneau). Au sujet de l'impact de la crise, il a expliqué que le groupe fait face à une concurrence -«qui n'est pas déloyale»- féroce. Selon ses dires, on enregistre actuellement une surproduction dans ce domaine, ce qui a eu un effet direct sur les prix du rond à béton notamment. Il précise au même titre qu'il existe plusieurs acteurs pour des opérations de soldes en Algérie, particulièrement les pays du sud de l'Europe. Interrogé au sujet des dernières mesures du gouvernement concernant les investissements directs étrangers, le P-DG en évoquant le projet sidérurgique de Jijel, reconnaît qu'il faut avoir les équilibres du marché, la nature des investissements et également le timing, notant qu'«on n'est pas actuellement dans un état de clairvoyance». Toutefois, M. Vincent Le Gouïc avoue que ça n'enlève en rien à l'engagement d'ArcelorMittal».