De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Tranquillité, hygiène, moralité, sécurité, confort sont quelques conditions, parmi d'autres, requises pour l'ouverture d'une salle des fêtes. Ainsi l'opérateur ambitieux qui investit dans ce milieu saura pertinemment ce qui l'attend pour servir les «fêtards» ! De plus, le décret exécutif 05/207 du 4 juin 2005 fixant les modalité et exploitations des salles avec le nouveau cahier des charges établi par la DRAG, qui encadre l'activité, ne laisse personne s'aventurer dans ce «jardin» pourtant juteux sans détenir au préalable ces paramètres avec en prime l'agrément que seul le wali, territorialement compétent, est en mesure d'accorder, après une enquête judicieuse menée par un commissaire. L'autorisation reste valable pour une durée de cinq ans renouvelable au terme d'une autre «étude». «L'exploitant d'un établissement de divertissement ou de spectacles désigné ci-après doit veiller, sous sa responsabilité, au respect des dispositions législatives et réglementaires en vigueur, notamment celles édictées en matière de sécurité et de tranquillité publique», lit-on dans le Journal officiel du 7 décembre 2005 (Exploitation des établissements de divertissement), chapitre des dispositions communes applicables aux établissements de divertissement et de spectacle. Par ailleurs, il est mentionné en matière de sécurité et de conformité que l'établissement doit répondre à 7 conditions dont nous citerons la mise en place de systèmes de désenfumage et que les baies de façades de l'établissement doivent être maintenues libres et non obturées afin de faciliter l'accès des équipes de secours. Autant de mesures draconiennes qui, sur le terrain, ne sont pas appliquées à la lettre et contrastent cependant avec les prix «hors normes» notamment en période estivale où l'on organise autant de célébrations (mariages, réussite au BEM, au bac…). «C'est le commerce libre, chacun facture à sa guise», nous signale une source proche de la direction du commerce. A Constantine, les prix plafonnent entre 40 000 et 100 000 dinars de centimes environ. Et l'on ne vient pas vous proposer la salle à domicile, il faut réserver bien avant le jour J, soit 2 à 5 mois d'avance et, en plus, vous devez verser des arrhes pour pouvoir «vous marier», faute de quoi, vous vous accordez un report, cela pour les non-pressés ! En fait, les salles fonctionnent à plein régime. Une explication qui réside dans la nouvelle tendance «moderne» à délocaliser les fêtes traditionnelles maison, «exiguïté d'espace oblige». De ce fait, le créneau relatif à l'exploitation des espaces de divertissement et de spectacle est considéré comme un commerce «sensible». Il est soumis à des contrôles permanents effectués par des brigades spéciales, a t-on appris auprès de la direction régionale du commerce de la wilaya. Constantine et ses communes totalisent 34 salles des fêtes. Le chef-lieu de la wilaya regroupe au moins 6 d'entre elles, implantées à la zone industrielle, qui franchement «amasse à tout venant» sauf la vocation que lui confère le site, à savoir la production. Au cours de ces deux dernières années, les services compétents ont sommé les exploitants de se mettre en conformité avec le dernier dispositif qui régit le mode de fonctionnement de ces aires. Ce qui a donné lieu à un «assainissement» total, affirme-t-on. De plus, il ne se passe pas un mois sans que des opérations sur le terrain viennent s'enquérir sur l'état des salles touchant principalement les volets qualité et pratique commerciale. Pour l'année écoulée, on a relevé deux cas de fraude, avec une fermeture. En 2008, la situation demeure en main puisque aucun P-V n'a été dressé, le travail assidu des brigades commerciales s'avère du moins concluant sur l'application de la réglementation en vigueur portant notamment sur l'hygiène et la salubrité des lieux. Toutefois, la tarification de la prestation demeure une seconde propriété des exploitants.