La question du Sahara occidental sera-t-elle dans les mois à venir au centre des préoccupations de l'Administration Obama, non pas en tant que moyen de pression, et de chantage comme ce fut le cas sous Bush, mais en tant que problème de décolonisation et source de tension au Maghreb ? Traditionnellement, le regard que portait Washington sur la région du Maghreb est déterminé par les intérêts économiques de certains lobbies puissants tout comme c'est le cas concernant le conflit au Moyen-Orient. Ainsi, et après la lettre adressée par Obama au roi du Maroc et dans laquelle il semble inscrire la position américaine sur la question du Sahara occidental, en droite ligne de la légalité internationale, à travers le soutien à la démarche de l'envoyé spécial du secrétaire de l'ONU, pour le Sahara occidental, ces lobbies américains «pro-marocains» ont actionné leur machine pour faire pression sur Obama. Les chefs de file du puissant lobby américain en question ne sont autres que l'ancienne chef de la diplomatie américaine Madeleine Albright et l'ex-commandant suprême de l'OTAN Wesley Clark, membres du North Africa Policy Paper Project NAPP. Le groupe, qui compte de nombreuses célébrités, politiquement influentes, veut convaincre le président américain Barack Obama de placer la question sahraouie en tête des priorités de la politique étrangère américaine. Une feuille politique sur les affaires maghrébines et les sources de tension dans la région a été publiée le 31 mars dernier par ce lobby. L'étude a été réalisée avec l'appui de l'institut Potomac d'études politiques, relatives aux questions sécuritaires et de défense. Il en ressort que la résolution du dossier du Sahara occidental et la relance de l'intégration maghrébine passent par un soutien franc et direct du président Obama à la position marocaine qui consiste en le plan d'autonomie. Les participants à cette étude ont clairement demandé à l'administration américaine d'appuyer cette proposition au Conseil de sécurité si cela s'avérait nécessaire. Ce projet que soutient avec détermination le groupe des pro-marocains. Le NAPP a appelé le président Obama à un retour rapide dans le Maghreb «délaissé» ces dernières années, ce qui a permis à l'Europe et même à la Chine de renforcer leur présence dans la région. Obama est requis également pour trouver le moyen de maintenir une présence permanente de la 6e flotte américaine en Méditerranée. Mais tout porte à croire que le légalisme d'Obama et sa volonté de vouloir rompre avec les options stratégiques traditionnelles de l'Administration américaine pourrait, sinon pousser le président américain à soutenir franchement le processus d'autodétermination des Sahraouis, du moins appeler le Maroc à s'asseoir sérieusement autour d'une table de négociations avec le Polisario sans aucun préalable. C'est d'ailleurs ce que préconise le Conseil de sécurité et la communauté internationale et c'est la démarche que soutient l'Algérie. A. G.