Le mariage est un créneau porteur. Pour différents types de commerces qui y trouvent leur compte. Même les dispositifs d'aide aux jeunes sont mis à profit pour l'investissement dans ce créneau. Comme l'Algérien est de nature plutôt festive, il opte allègrement pour cette tendance désormais installée dans nos mœurs, l'ouverture d'une salle pour «célébrer» la fête des autres. L'exiguïté qui pousse les familles à porter leur choix sur ces lieux pour l'organisation des cérémonies de mariage et même de circoncision donne du flair à de nombreux commerçants. Ouvrir une salle des fêtes, c'est faire rapidement fortune, vu le nombre de jeunes gens qui convolent à longueur d'année. Faire fortune, c'est quasiment assuré. Mais à condition de donner le change en matière de prestations de services, de salubrité et de sécurité. Ce n'est pas toujours le cas. Il est même fréquent de trouver des salles où il n'existe rien de tout cela. De simples «taudis» où sont alignées des tables et des chaises en plastique, dans des conditions d'hygiène très douteuse. Un cadre et des prestations en deçà des tarifs exigés. Les familles de condition modeste se résignent au sacrifice. Le luxe est payant et les plus aisés mettent le paquet. Entre 150 000 et 160 000 DA pour un après-midi, sans aucune hésitation. Tant que le faste vaut l'argent déboursé, semblent-ils penser. Elles sont nombreuses, ces salles où l'on peut se targuer d'avoir compté parmi les convives, l'orsqu'on n'a pas les moyens d' enlouer une. Quant à ces salles des pauvres, on se contente d'apprécier l'ambiance de fête, les occasions de festoyer étant rares. Ne répondant souvent à aucune norme de sécurité, beaucoup d'entre elles ont, contre toute attente, échappé à la fermeture. Certaines travaillent au noir. Des propriétaires de villas y consacrent un étage, poussant le ridicule jusqu'à faire croire à l'entrée à un fast-food, histoire de leurrer les autorités locales. Comme si la mariée et son cortège pouvaient passer inaperçus. Quant aux salles qui ont été fermées, elles semblent avoir fait les frais d'une application occasionnelle d'un décret. Apparemment sans aucune possibilité de se racheter en se conformant à la réglementation. Les pouvoirs publics semblent leur avoir tourné le dos. Même les crédits de l'ANSEJ en pâtissent. R. M.