Photo : APS Par Lyes Menacer L'Algérie, la Libye et le Mali se sont entendus à «mettre en commun [tous] les moyens militaires, de renseignement pour combattre le problème» du terrorisme d'Al Qaïda (Aqmi) dans la bande sahélo-saharienne, a révélé le quotidien gouvernemental malien l'Essor. Les discussions entre les trois chefs d'Etat ont eu lieu en marge des travaux du 15e sommet de l'organisation des non-alignés à Charm El Cheikh, en Egypte. Dans un entretien accordé à l'Essor, le président malien Amadou Toumani Touré a déclaré avoir saisi l'occasion de ce sommet pour discuter de la coopération militaire dans la région avec le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le guide de la révolution libyenne Mouammar Kadhafi. «Avec mes deux aînés, nous avons parlé surtout de la situation qui prévaut dans la bande sahélo-saharienne, des menaces graves, qui, se nourrissant de l'insécurité, pèsent sur cette partie du continent qui va de la Mauritanie au Darfour. La Libye, qui n'a pas de frontière avec nous, se trouve concernée», a révélé le chef de l'État malien. M. Touré a expliqué que l'ampleur des derniers évènements survenus dans le nord de son pays, lors des deux importantes offensives de son armée contre les terroristes d'Al Qaïda, ont poussé les trois présidents à tenir le plus rapidement possible cette réunion sur l'insécurité dans la bande sahélo-saharienne, reportée plusieurs fois, que le Mali appelle de ses vœux depuis longtemps, ajoute l'Essor. «Aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour dire qu'il est temps d'aller à la conférence. A partir du moment où chacun de nous a des difficultés pour gérer les menaces qui sont transfrontalières, nous avons décidé de mettre en commun nos moyens militaires, de renseignements pour combattre ce problème», a-t-il expliqué.Interrogé au sujet de la prétendue rançon versée aux terroristes de l'Aqmi pour libérer les otages étrangers, il a réaffirmé que son pays n'a versé aucun centime aux ravisseurs. «Ce n'est pas le moment pour nous d'aller remettre de l'argent à des gens contre lesquels nous nous battons depuis un mois. Ils pourraient utiliser cet argent pour acheter des armes, acheter des complicités pour nous combattre», a relevé le président Touré, expliquant vouloir «lever certaines équivoques» surce sujet.