Après deux semaines d'animation et de fête dans la capitale et plusieurs autres wilayas du pays, retour au calme. Le Panaf s'est clôturé, lundi dernier, en laissant derrière lui des impressions de joie, des souvenirs de moments de partage et d'échanges exceptionnels, des découvertes inattendues mais aussi des interrogations quant à l'avenir de la culture en Algérie et sur le continent africain. Les Algériens ont vu défiler des couleurs, ont eu à entendre des sonorités nouvelles, emportés par des rythmes entraînants. Mais de ce qu'ils garderont sans conteste de ce Panaf, deux éléments semblent se démarquer. La fête et l'image de l'Afrique. La joie était perceptible dans tous les sites où se sont succédé soir après soir des centaines d'artistes venus des quatre coins de l'Afrique. Les familles et les jeunes ont savouré des soirées de détente et d'oubli de leur quotidien stressant. Ils ont profité au maximum de la fête généralisée qui leur donnait rendez-vous chaque soir à différentes places, au choix. «C'est ce qui nous manquait», dira Ahmed, un jeune citoyen algérois, en parlant du Panaf. «Des espaces de détente et de fête, de l'animation. On aime s'amuser et on a besoin d'avoir où aller pour oublier les problèmes de la vie de tous les jours», précisera-t-il. La fête est le premier élément du Panaf 2009 à marquer les esprits. Mais il n'est pas le seul. Selma, elle, affirme que ce qu'elle gardera du Panaf, c'est surtout la découverte de nos voisins africains. «J'avoue que j'avais quelques a priori concernant les Africains mais en ayant l'occasion de leur parler, de voir plusieurs troupes sur scène, je me suis rendu compte que c'était des gens formidables». Djamel, un ami à elle, explique en donnant plus de détails : «En fait, on connaît très peu les cultures africaines et en suivant l'image que donnent d'eux les Occidentaux, on penserait que ce sont des gens sous-développés, arriérés, un peu sauvages, aux identités archaïques, qui ne pensent qu'à regagner l'Occident mais cela est faux. Ce sont des gens très fiers de leur africanité, très dignes et qui ont toute une philosophie de la vie… Ils ont beaucoup à nous apprendre et à donner aux Occidentaux !» Le couple d'amis appuie leur avis en évoquant certains échanges qu'ils ont eus avec des Africains et qui leur ont permis de dépasser les préjugés pour découvrir des personnalités affirmées et des cultures qui n'ont rien à envier aux modèles occidentaux. Même si ce Panaf n'a rien changé aux a priori qu'ont certaines autres personnes, tel Adel, qui pense que la culture africaine est rétrograde et non intéressante avec ou sans Panaf, un bon nombre de citoyens ont revu l'image qu'ils avaient de l'Afrique grâce à ces deux semaines de festivités. Et c'est, là, le deuxième élément à garder de ces deux semaines de fête et d'échanges qui ont agi tout de même sur quelques consciences, si peu nombreuses soient-elles. F. B.