Synthèse de Sihem Ammour La troisième journée des travaux de la conférence internationale sur le centenaire de la tariqa soufie alawiya qui se déroule à Mostaganem a été consacrée aux enjeux et défis de l'information et de la communication. Les participants ont formulé à cet effet des propositions pour une information rationnelle au service de la société et de l'humanité et la nécessité de rationaliser l'information et de respecter la diversité et la différence loin de tout préjugé afin de «pouvoir se connaître, accéder à l'information et la transmettre à autrui en toute objectivité et crédibilité». Dans son intervention intitulée «Technologies modernes et déontologie», Islah Sim, représentant d'Algérie Télécom, a indiqué que «les technologies de l'information et de la communication qui font partie du quotidien et, en particulier Internet, requièrent une formation en matière de déontologie pour que ces moyens ne deviennent pas un outil de nuisance», rapporte l'APS. Il a estimé impérative cette déontologie pour protéger les internautes, notamment les enfants, des messages et produits préjudiciables, ajoutant que cette année a été proclamée année mondiale de protection des enfants contre des méfaits de l'Internet. Quant au directeur général de la Radio religieuse palestinienne, Mohamed Djamel Abu El Hounoud, il a abordé dans sa conférence la création de la tariqa soufie alawiya en Palestine ainsi que son rôle humanitaire. Rappelons que cette création est intervenue au terme de la visite du fondateur de la tariqa, cheikh Mostefa Al Alawi, à la mosquée d'El Aqsa après son pèlerinage en 1933. Il a affirmé que la Palestine compte actuellement plusieurs zaouïas de la tariqa alawiya dont les adeptes prônent la lutte contre l'occupation et la propagation de la daawa. Patrick Busquet, ex-directeur de la revue Reporters d'espoir, a insisté lors de son intervention intitulé «Vers l'alliance de la société civile et des médias», sur la nécessité «de rationaliser l'information au service de la société et non pour semer la discorde et la division». Il a souligné dans cette optique l'important développement qui marque le secteur de l'information dans le monde et ses impacts négatif et positif sur les sociétés dans les domaines politique, culturel, religieux et autres, précisant que «l'information établit désormais les valeurs et celles-ci façonnent notre avenir». Il a ainsi soulevé la nécessité d'un redressement de l'information pour que ces valeurs ne soient pas le produit d'idées fausses et erronées, en estimant que «l'information doit être un outil de propagation des valeurs de tolérance, d'entraide et de solidarité et non de haine et de discrimination». De son côté, Alain Gresh, directeur adjoint du Monde diplomatique, a présenté une communication sur «l'islam dans les médias européens», mettant en relief la déformation exercée sur cette religion et sur les musulmans. Il a souligné à cet effet que les médias occidentaux voient, depuis la chute du régime communiste, «en l'islam une menace pour les valeurs européennes et il faudra y faire face. La presse occidentale attribue tout acte négatif de musulman à l'islam à travers la publication d'articles de violence contre la femme chez les musulmans et d'égalité des sexes en s'abstenant d'en faire autant concernant les autres sociétés». Alain Gresh a également soulevé le fait que «les médias occidentaux traitent le conflit en Palestine comme étant un conflit entre extrémistes musulmans et juifs et non pas une question d'occupation de territoires palestiniens par Israël et une violation des droits de l'Homme». Quant à Alain Le Gouguec, rédacteur en chef de France Inter, il a relevé la confusion qui caractérise les médias modernes, ajoutant que «les médias présentent plus d'informations sur les catastrophes et événements à impact négatif et qui, souvent, déforment la réalité». Par ailleurs, Véronique Rival, directrice de l'Institut des cultures islamiques de Paris, a saisi cette opportunité pour présenter un exposé sur le projet de construction d'une mosquée et d'un institut des cultures islamiques à Paris, dont la réception est prévue en 2012, le qualifiant de plus important depuis la construction de la mosquée de Paris en 1927. En marge des conférences, plusieurs ateliers ont été organisés sur différents thèmes liés à la communication : «la communication, la femme et la culture», «la communication au sein et en dehors des associations», «le Coran et la communication, réflexion sur la méthodologie de travail et de détermination des projets d'étude du Coran». Ainsi, les participants à l'atelier sur le rôle des zaouïas dans la préservation de l'identité nationale ont appelé à la réécriture de l'histoire des zaouïas et des confréries soufies sur la base de références nationales.