De notre correspondant à Tizi Ouzou Malik Boumati Mais que se passe-t-il à Tadmaït ? Plusieurs événements ont ébranlé en seulement dix jours cette localité située à une vingtaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou. Après l'escarmouche qui a eu lieu après le passage à tabac par les citoyens de deux gardes communaux accusés de pyromanie, l'élimination en cascades de terroristes (six à l'issue de deux accrochages qui ont eu lieu en trois jours d'intervalle) et l'explosion d'une bombe qui a provoqué des blessures à un militaire, les citoyens de l'ex-Camp du Maréchal feront une macabre découverte en fin de matinée de lundi dernier sur le chemin menant vers le village Ichakalen. Quatre jeunes personnes originaires de ce village seront découvertes mortes, criblés de balles et abandonnées sur la route. Leur évacuation sera faite par des citoyens de la région puisque les services de sécurité, alertés, ne se sont pas empressés de se déplacer sur les lieux, ayant probablement peur d'un guet-apens des terroristes qui continuent d'écumer les forêts de la région. Mais cela n'a pas été perçu de cette manière par les citoyens de la région qui ont qualifié ce comportement de mépris envers les victimes de cet assassinat et la population. S'ensuivra alors un mouvement de colère qui mènera plusieurs dizaines de jeunes vers le commissariat de la ville et l'inévitable RN 12 qu'ils fermeront à la circulation jusqu'aux environs de 19 h. Parmi les citoyens de la ville, il y a même ceux qui accusent les militaires d'être derrière la bavure ayant coûté la vie aux quatre jeunes qui revenaient du marché d'où ils se sont approvisionnés en fruits et légumes pour les besoins d'une fête de mariage. D'ailleurs, l'une des victimes se trouve être le frère de la jeune femme qui se préparait à convoler en justes noces. Des sources sécuritaires citées par nos confrères ont affirmé que les quatre villageois sont victimes d'un groupe terroriste armé qui les a pris pour des militaires chargés de livrer des denrées alimentaires à la caserne de la ville. Mais, à Tadmaït, tout le monde n'accepte pas cette version des faits et beaucoup disent clairement que ce sont les militaires qui les ont confondus avec de terroristes. Durant la journée d'hier, la ville de Tadmaït était calme mais un calme qui semblait précaire vu la succession d'événements qu'elle a connus depuis une dizaine de jours. D'ailleurs, les jeunes ont promis de revenir si toute la lumière ne sera pas faite sur cet assassinat et si les deux gardes communaux accusés de pyromanie bénéficient de l'impunité. Et beaucoup à Tadmaït se disent convaincus que leur région fait l'objet de manipulations dont ils ignorent les visées. Ils voient dans ces événements une sorte de prélude à une période d'instabilité qui pourrait encore une fois ébranler toute la Kabylie.