L'arbitrage. Voilà un mot qui déchaîne les passions. C'est désormais une habitude bien ancrée chez nous. A chaque début et fin de saison, on parle de plus en plus de l'arbitrage, de ses malaises, des problèmes qui nuisent énormément à son évolution. Bref, à chaque fin de saison, l'arbitrage est mis à l'index. Mais l'arbitrage en Algérie mérite-t-il un tel traitement ou plutôt un tel matraquage, à l'image de ce qui nous a été donné de voir au cours de la saison passée où les agressions dont furent victimes les arbitres se répètent, sans compter d'autres agressions qui ont eu lieu un peu partout dans nos stades de football à chaque rencontre, même dans les petites catégories et petites divisions ? Spectacle désolant lorsqu'on sait que le sport est normalement un vecteur d'association, de fair-play et, enfin, de fête… Mais les faits sont là et témoignent du malaise que connaît notre football. C'est pourquoi, la FAF doit ouvrir le dossier de l'arbitrage pour tenter d'éclairer un tant soit peu ce problème et essayer de trouver les solutions adéquates et de nature à rendre à nos arbitres leur dignité et surtout leur crédibilité. Car nous sommes persuadés que l'avenir doit appartenir à l'arbitrage algérien, très sollicité au niveau international et décrié chez nous. Loin des feux de la rampe, l'arbitrage algérien s'est particulièrement illustré lors de cette 26e CAN, relèvent les experts, selon lesquels il n'y a pas eu de fautes graves ou des contestations des staffs techniques. Les chevaliers du sifflet, à leur tête Mohamed Benouza, ont admirablement géré les rencontres de la CAN qui s'est terminée en apothéose avec la victoire finale de l'Egypte face au Cameroun. Notons également que Mohamed Benouza a été retenu récemment par la commission des arbitres de la FIFA dans une présélection de 38 arbitres, parmi lesquels seront choisis ceux qui officieront lors de la Coupe du monde 2010 prévue en Afrique du Sud. Toutefois, au cours des débats fructueux et constructif à la FAF, les responsables de la CNA (Commission nationale d'arbitrage) n'ont pas manqué de mettre le doigt sur le mal qui ronge notre arbitrage et qui se résume en des points précis, à savoir la question de la confiance mutuelle entre les clubs et les directeurs de jeu, du soutien moral des arbitres, de la personnalité et, bien sûr, du courage. C'est là sûrement le point qui a accaparé l'attention, car notre arbitrage a plus que besoin d'arbitres courageux et honnêtes pour pouvoir émerger et retrouver sa crédibilité alors que tant d'autres grands noms de l'arbitrage algérien imposaient le respect et la confiance sur tous les terrains. A l'heure actuelle, force est de reconnaître que plusieurs jeunes commencent à se frayer de la place. On cite les Benouzza et, bien sûr, les futurs ténors de l'arbitrage et des horizons 2010. C'est donc une question de patience mais aussi de labeur, car, au fond, l'arbitrage a un besoin urgent de resserrer ses rangs et de compter sur toutes les compétences en oubliant les différends qui le rongent et nuisent énormément à son évolution. A. R.