Comme le veut bien le slogan de la 5e édition du Festival arabe de Djemila, «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe», la solidarité est le mot d'ordre de cet événement. Un thème qui a bien été mis en avant durant la soirée de vendredi dernier au théâtre antique de Djemila. Le public, pour sa part, a répondu présent à une cause qui n'ait jamais cessé de le concerner. En début de soirée, il a été confié à la troupe Asayel, venue de la Palestine, pour un spectacle de danse puisé dans le patrimoine et folklore palestiniens. Sur fond de musique arabe, les danseurs ont subjugué le public avec un show original. Après une vingtaine de minutes, ils céderont la place à Amar Hassan, le jeune chanteur palestinien, également finaliste à l'émission «super star». Ce dernier, conscient de l'engagement qu'il doit à son pays, s'est prêté au jeu de la chanson engagée bien que sa voix n'ait pas été à la hauteur des attentes. Il interprétera, entre autres, Teyara, de Marcel Khalifa, Radje ala bladi, Ya dalaouna et Zahret el madaen, de la diva Fairouz. Il suscitera le large engouement du public qui a arboré le drapeau palestinien. Il réservera également une surprise avant de quitter la scène, qui n'est autre qu'un duo avec le rappeur Lotfi Double Kanon. Avec le titre, qui parle de la situation des Palestiniens, ce duo est distingué par une forte émotion et intensité d'interprétation. Amar quittera les planches, laissant ainsi les jeunes Algériens en compagnie de leur idole et leur porte-parole Lotfi Double Kanon. Taquin, audacieux et spontané, Lotfi, accompagné de Hazim aux platines, a enflammé la foule avec Ya el kavi. Un morceau qui s'attaque directement aux arrivistes avec un humour hors pair, les jeunes sont servis, l'artiste parle leur langage et exprime leur pensée. Il enchaînera ensuite avec Ya wili, qui traite de la nouvelle génération algérienne, devenue très artificielle et passionnée par l'autre rive de la Méditerranée. Connu pour son dévouement envers les problèmes des jeunes, il abordera le thème des harraga : «Il faut donner un message d'espoir aux jeunes qui ont perdu foi en ce pays», dira-t-il, avant de lancer le titre Ah ya labhar. Un morceau auquel les jeunes se sont facilement identifiés finissant par répondre avec un «one two, three, viva l'Algérie !». Lotfi est conquis, son message est passé comme une lettre à la poste. La foule est euphorique et ne cesse de réclamer d'autres titres, une faveur à laquelle il répondra positivement. Aussi, on notera que le rappeur s'est avéré doté d'un grand humour. En véritable professionnel, il n'hésitera pas à s'adresser directement à son public et en enchaînant avec Ya el kavi. W. S. Des artistes «engagés» en quête de crédibilité Quelques instants avant de rejoindre la scène, le rappeur Lotfi Double Kanon s'est montré doté d'une grande capacité de persuasion envers les médias. Avec des sujets réchauffés, il parlera pour la énième fois de son engagement aux côtés de la cause palestinienne, de la jeunesse algérienne, tout en lançant un message d'espoir aux jeunes Algériens et Palestiniens. Il nous confiera également qu'en prévision du mois de Ramadhan il a préparé un nouvel album de chants religieux. C'est à croire qu'il s'est spécialisé dans des créations musicales de circonstance. D'un autre côté, le chanteur palestinien Amar Hassan, armé d'un speech prémédité, n'a cessé de déclarer a plusieurs organes de la presse qu'il a eu une fille la veille de sa venue en Algérie et, qu'en signe de reconnaissance à cette ville antique, il n'a pas hésité à la prénommer Djemila.