Après avoir dépassé le cap des 75 dollars jeudi dernier, les prix du pétrole affichaient hier un léger recul sur les marchés asiatiques avant la publication des chiffres du chômage américain qui donneront une indication sur la santé de l'économie. Dans les échanges matinaux, le baril de «light sweet crude» pour livraison en septembre perdait 26 cents à 71,68 dollars et le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en septembre cédait 29 cents à 74,54 dollars. Le très attendu rapport mensuel sur l'emploi du département américain du Travail a fait ressortir que les destructions d'emplois ont nettement ralenti en juillet et le taux de chômage a baissé à 9,4%, selon les chiffres publiés hier. En données corrigées des variations saisonnières, la première économie mondiale a supprimé 247 000 emplois nets sur ce mois, contre 443 000 le mois précédent. C'est mieux que ce qu'anticipaient les économistes, qui tablaient en moyenne sur 325 000 emplois détruits. La surprise est venue de la baisse du taux de chômage, à 9,4% en juillet contre 9,5% le mois précédent, alors que les économistes attendaient une hausse à 9,6%, et que les autorités ont prévenu que le chômage allait monter jusqu'en 2010. Jeudi, les chiffres des demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont montré que le nombre de nouveaux chômeurs inscrits aux Etats-Unis avait nettement reculé lors de la semaine achevée le 1er août pour s'établir à 550 000, alors que les économistes tablaient sur 580 000. Outre l'indicateur du taux de chômage -important aux yeux des analystes- les prix du pétrole continuaient de suivre l'humeur du marché monétaire, notamment. Un affaiblissement de la devise américaine rend plus intéressant le pétrole pour les acheteurs munis d'autres devises. Il encourage aussi les investisseurs à placer de l'argent dans les matières premières pour se protéger contre une perte de valeur de leur patrimoine.Les prix du pétrole ont également subi la pression des niveaux de stocks toujours élevés aux Etats-Unis, comme l'a révélé mercredi dernier le rapport hebdomadaire du département à l'Energie. Le marché pourrait aussi être influencé par un projet américain sur la régulation des marchés de l'énergie. Alors que l'autorité américaine de régulation des marchés des matières premières a fini sa série de réunions publiques mercredi, les autorités de la concurrence du pays (FTC) ont annoncé jeudi dernier une nouvelle réglementation pour empêcher les manipulations de cours sur les marchés du pétrole. Cette réglementation interdit notamment aux intervenants «de s'engager volontairement dans toute pratique -y compris la communication inexacte d'un fait matériel- constituant ou pouvant entraîner une tromperie envers toute autre personne et d'omettre de manière volontaire de rendre public un fait matériel [...] susceptible d'entraîner des distorsions du marché» pour les produits pétroliers. «Ces règles vont avoir plus d'impact sur les rapports concernant les stocks de Cushing [plus grand terminal pétrolier américain] et sur les annonces des contrats que sur les flux spéculatifs», ont commenté des analystes. S. B.