De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Ainsi, l'objectif pour la saison 2008-2009 est considéré comme atteint si l'on met en exergue les prévisions annoncées par le directeur de la DSA lors de la visite à Constantine de M. Benaïssa, ministre de l'Agriculture, dans le cadre du renouveau économique et rural. En effet, les docks devraient atteindre leur maximum de stockage avant le week-end. Jusqu'à hier, un million de quintaux ont été emmagasinés à la coopérative des céréales et légumes secs (CCLS). Les fellahs sont payés 72 heures après le dépôt de leur récolte. La rapidité avec laquelle se déroule l'opération n'étant pas fortuite dès lors que «la réactivation» par le ministère de l'Agriculture du triptyque, baptisé guichet unique, associant la CCLS, la BADR et la CRMA a permis aux cultivateurs d'être rémunérés à temps. Maître absolu en matière de production céréalière à l'échelle nationale, si l'on met en exergue le rapport superficie-multiplication, la circonscription, qui est aussi pilote en la matière, a réalisé ses objectifs. Et même un peu plus comparativement à la saison 2007-2008. De fait, les 65 500 hectares, toutes céréales confondues, ont donné lieu à une production avoisinant les 1 280 000 quintaux, apprend-on auprès du chef de service de l'organisation et de la production, M. Mechaar, au niveau de la direction des services agricoles (DSA). Autrement dit, l'on a extirpé de la terre cultivable le maximum de «fruits». La cueillette a été menée par le déploiement du parc à matériel agricole constitué de 317 moissonneuses-batteuses. Soit 1 machine pour 200 hectares. «C'est une utilisation rationnelle qui répond aux normes», précise notre interlocuteur. Sous un autre angle, il faut remercier le ciel d'avoir béni les terres avec un excédent en pluviométrie de 83 mm. A ce sujet le responsable nous dira : «Les conditions climatiques étaient favorables au déroulement de la campagne. On a observé 83 jours de pluie, bien étalées, de 601 mm. Un volume jamais égalé depuis 25 ans où la moyenne frôlait les 518 mm». Toutefois, poursuivra-t-il, «les précipitations du mois de mai ont fait apparaître quelques maladies foliaires si bien que les agriculteurs ont procédé aux traitements d'usage». Il faut signaler que si la production a été salutaire, c'est en partie grâce aux méthodes culturales rigoureuses adoptées au long de l'itinéraire technique et de suivi. Ainsi, on a procédé au désherbage, à la fertilisation de fond et au traitement contre les maladies foliaires dans des surfaces respectives de 33 400, 40 000 et de 17 000 hectares. «Ce sont les trois actions importantes pour parvenir aux résultats escomptés», soutient le chef de service. Par ailleurs, à l'instar des autres wilayas du pays, Constantine a connu quelques foyers d'incendie ayant affecté 345 hectares, toutes espèces confondues. El Khroub demeure la commune la plus touchée, contrairement à la daïra d'Aïn Abid où les flammes n'ont pas ravagé une grande superficie de cultures. En ce qui concerne les légumes secs, le programme de la wilaya de Constantine a porté ses fruits. De fait, 1 200 hectares leur sont réservés, dont 845 pour la production de la semence, correspondant ainsi à 80% du programme national. Il va sans dire que Constantine «exporte» cette graine vers toutes les wilayas. Parmi les objectifs que se sont assignés les services agricoles et la chambre d'agriculture pour la saison prochaine, on évoquera «l'effort de vouloir résorber la superficie en jachère». Pour cela, indiquera la DSA, un but a été fixé : mettre en place près de 10 000 hectares consacrés à cette «résorption» et qui permettront la production de légumineuses alimentaires et fourragères. Cette action a nécessité tout un planning d'irrigation d'appoint. «Nous sommes obligés d'aller chercher dans la jachère. Cela offrira deux avantages distincts, à savoir la pratique à l'amélioration des sols et aussi un plus financier au profit du fellah.» Toujours dans le sillage du «saut qualificatif» de la wilaya, on prévoit «de nouvelles techniques de conservation des sols» et «la méthode dite du semé direct». Une autre mesure importante, énoncée par le ministre Benaïssa, profitera aux agriculteurs dès la saison prochaine. Il s'agit de leur faciliter l'approvisionnement en semences. Ces dernières seront cédées à des prix raisonnables équivalant aux prix de la collecte par la CCLS. En effet, le blé dur, le blé tendre, l'orge et l'avoine seront ainsi à 4 500, 3 500, 2 500 et 1 800 DA le quintal, a-t-on appris de la même source. En définitive, les céréaliculteurs de la localité ont honoré les silos, devrions-nous avancer, quelques mois après la signature des contrats de performance établis par la tutelle. Ce procédé serait déjà… un bon «fertilisant», dans ce que cela renferme comme garantie et formation au profit des fellahs, outre les efforts consentis par la sphère technique de l'agriculture de la wilaya de Constantine.