De notre envoyée spéciale à Djemila Wafia Sifouane Le site historique de Djemila que les festivaliers ont connu depuis le début du festival s'est totalement métamorphosé en un bain de boue géant à cause de la pluie mais cela n'a guère dérangé les spectateurs qui se sont déplacés comme l'accoutumée. La première à rejoindre la scène est une surprise pour le public. Jamais venue à Djemila, la belle chanteuse marocaine Daoudia a honoré les lieux de sa présence. Avec son violon et sa voix divine, elle transportera la foule dans une ambiance mystique. Son style à elle, c'est le chaabi marocain mais aussi notre raï international auquel elle voue une passion particulière. Elle partagera avec l'assistance une forte émotion durant son morceau intitulé El Moual. Quelques moments de délectation puis changement de destination. Place à cheb Alilou qui excelle dans le genre kabyle. Le malouf constantinois est aussi présent avec l'artiste Mohamed Bellil et d'authentiques morceaux du répertoire malouf. Retour au style kabyle mais cette fois avec une grosse pointure de ce genre musical qui n'est autre que Massa Bouchafa. Toujours fidèle à sa tenue traditionnelle kabyle, elle fera bouger le public avec le titre Dayen, dayen. Hélas, cela sera son dernier titre avant qu'elle soit interrompue par la pluie qui s'est encore abattue sur Djemila. Le moins chanceux d'entre les artistes est la figure de la chanson chaouie Hamid Belbech car, au moment de sa représentation, un vent très violent s'est levé sur les lieux. Il chantera un seul titre Taadini ya amri avant de quitter le théâtre de Cuicul. Le genre stafi très apprécié dans la région était aussi de la partie, représenté par le chanteur Safi Staifi. Ce dernier, mis à part sa musique rythmée, fait partie de la grande masse des chebs. Par ailleurs, plusieurs artistes ont brillé par leur absence. On citera le chanteur libanais Melhem Zine. Présent sur les lieux lundi dernier, il a vu son concert décalé non pour le lendemain mais pour une soirée au Casif de Sidi Fredj. Le chanteur Katchou aussi a manqué à la soirée ainsi que le jeune cheb Toufik qui s'est montré lundi dernier d'une grande agressivité envers Safi Staifi. Au-delà des concerts devenus le rendez-vous phare des citoyens de Sétif, le festival a enregistré un grand nombre de visiteurs. Quel que soit le temps ou le programme, le public a toujours répondu présent et cela à cause du manque d'événements dans la région. Seul hic, le prix des billets qui ne cesse de changer. Rappelons que, le premier soir, le billet a été cédé à 300 DA mais, au fil des soirées, il a atteint le prix de 500 DA, allant même jusqu'à 700 DA.