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L'ère des jivaros
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Publié dans La Tribune le 13 - 08 - 2009

Dire en 2009 que les productions et la diffusion culturelles sont mondialisées au même titre que l'économie et les mouvements de capitaux est à l'évidence une lapalissade. Cependant, cette vérité est superbement ignorée par les gouvernants de nombreux pays arabes qui tournent en autarcie alors que les programmes déversés massivement par les satellites de diffusion directe transforment et travaillent en profondeur l'idée même de culture, de société, de la relation avec les autres. Le développement industriel, les liens qui unissent bon gré mal gré les pays de la planète, les performances et la miniaturisation des outils de production et de réception des produits culturels rendent parfaitement archaïques, surtout pour les jeunes, des notions comme «constantes», «spécificités», «frontières physiques» et fermetures linguistiques.
Bien entendu, chaque culture a un cursus, une généalogie, une mémoire et des fondements identitaires qui la rendent singulière et unique.
Mais, pour cela, les nécessités vitales sont l'enrichissement par l'altérité, l'apport des autres cultures, des productions en quantité, la diffusion aux normes les plus modernes et l'exportation. Sans ces ingrédients incontournables, la culture risque l'enfermement, le repli et, forcément, le dépérissement à terme devant d'autres cultures sans tabous, offensives, industrielles et conquérantes.
Dans ce domaine, il y a, comme diraient les grands managers, des parts du marché mondial à gagner et un rayonnement conforté chaque jour.
En Algérie, l'absence d'une pensée culturelle, d'une planification pour la construction d'industries culturelles avec des voisins ou, plus loin, d'une forte volonté politique portée par des managers publics et privés, des artistes organisés, d'administrations régulatrices et non pas rentières, mues par la censure et l'uniformité autour de miettes financières. Ces dernières ont transformé certains créateurs en quémandeurs obséquieux, en laudateurs qui n'en pensent pas moins en privé. De son côté, la bureaucratie fortement aidée par des charlatans «baratineurs» incapables de rendre publics deux feuillets sur leur vision de la culture, de sa mondialisation, transforme les créateurs en animateurs de réseaux courtisans fréquentant plus les couloirs administratifs que la feuille blanche, la toile, la caméra, les planches ou les grandes rencontres internationales. Alors que fait-on au moment où la divine Warda se fait humilier en Tunisie et défendue dans El Watan par un journaliste de ce pays «frère», «ami», «voisin», etc, etc. ? On fait tourner de maigres effectifs dans des «semaines culturelles et sportives» [souvenirs, souvenirs !], on fait lire par des fonctionnaires, contre paiement, des scénarii parmi lesquels une poignée sera retenue, faute d'argent et de transparence. Au lieu que Warda chante en Algérie dans des conditions à hauteur de son immense talent, selon un calendrier précis, on fait donner les jivaros de service qui s'estiment géniaux et supérieurs à tous, en tout, et qu'insupportent les esprits libres qui ne quémandent rien, de personne. Les chemins de la médiocrité sont balisés et la désorganisation des créateurs qui survivent à peine fait le reste. L'ancien système se perpétue par la tradition, la cooptation, la recherche pointue d'échines souples alors que les industries culturelles relèvent de l'innovation, de l'audace créatrice, des libertés, et de la mise à l'écart des jivaros qui sucent la rente sans rien semer de durable.
A. B.


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