Propos recueillis par Badiaa Amarni LA TRIBUNE : Quelle est la situation de l'entrepreneuriat féminin algérien ? Mme Khedidja Belhadi : Il n'y a pas de statistiques qui pourraient donner une vraie situation de l'entrepreneuriat au féminin en Algérie. L'importance des entreprises «prête -noms» fausse toute vraie situation en Algérie. Dans le cadre de notre programme «HAOUA», une visibilité permet de constater que les femmes évoluent vers l'entrepreneuriat et ce, dans tous les domaines d'activité. Quel genre de contraintes peut rencontrer une femme manager en Algérie ? Les femmes entrepreneurs font face aux difficultés que connaissent toutes les PME «Homme», quelle que soit la taille de la société qu'elles dirigent. Elles évoluent au gré des contraintes habituelles que les entreprises «hommes» rencontrent : bureaucratie, corruption, inflation des matériaux… avec, en plus, «mais rarement» des situations sexistes. Quels sont les objectifs de l'association que vous présidez ? Nous voulons en tant qu'entrepreneurs, en tant que managers et en tant que femmes, apporter notre contribution pour construire la grandeur de notre pays. Nous regardons autour de nous et nous voyons que le monde s'est interconnecté, que les ressources insoupçonnées des technologies de l'information sont à la portée des plus audacieux, des plus innovants, de tous ceux qui ont de l'imagination, le sérieux et la rigueur pour les mobiliser afin de donner à leur entreprise, à leur pays, un rôle actif dans les transformations structurelles à l'œuvre aujourd'hui dans l'économie mondiale. Quelle est l'entreprise à laquelle aspire l'organisation AME ? Notre association doit incarner un modèle d'entreprise à la mesure du siècle qui s'ouvre. Cette entreprise est, d'abord, citoyenne et se distingue par sa bonne gouvernance. Elle est moderne, c'est-à-dire construisant son avenir compétitif sur l'innovation et la quête de l'excellence…