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«Il n'y a pas plus dur pour un bâtonnier que de sanctionner un avocat» Maître Ouahrani Houari, président du conseil de l'Ordre des avocats d'Oran, se confie à la Tribune :
Entretien réalisé par notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar LA TRIBUNE : Vous êtes une figure emblématique du prétoire à Oran et vous en êtes également à votre deuxième mandat à la tête du bâtonnat d'Oran. Quel est votre sentiment, aujourd'hui, au bout de quelques années au service du conseil de l'Ordre ? Maître Ouahrani : Je ne vous cache pas que gérer les affaires du conseil n'est pas une chose facile pour moi. C'est extrêmement fatigant et ça demande beaucoup de sacrifices. On doit savoir gérer et faire face à l'incompréhension, à l'ingratitude, à l'opportunisme et à toutes autres sortes de tares professionnelles. Heureusement que j'ai cette consolation qui m'a permis de développer de nouvelles relations avec mes collègues mais aussi avec les magistrats. Justement, en parlant de tares, votre premier mandat a été marqué par de vives polémiques suscitées par les sanctions infligées à certains avocats impliqués dans des affaires plus ou moins illégales et non éthiques. Cela ne vous a pas valu que des mérites… Effectivement. Personne ne vous prouvera le contraire. Sanctionner un avocat est la chose la plus dure qu'un bâtonnier aura à faire. Cependant, il fallait sévir. C'était ça ou laisser pourrir. La deuxième option ne figure pas dans mes convictions. Saisi au sujet de graves entorses à l'éthique et à la loi, j'ai dû prendre les décisions qui s'imposaient. Durant mon premier mandat, on a dû faire face à plus d'une vingtaine de sanctions à l'égard d'avocats indélicats pour diverses raisons. Au cours de ce deuxième mandat, les choses se sont tassées de manière considérable. J'ai fait ces choix en mon âme et conscience en choisissant le mieux pour la profession. Vous avez également entamé une série de séminaires et de jumelages avec des bâtonnats étrangers, notamment français. Croyez-vous que cela contribuera à un éveil professionnel et à la formation des membres de la corporation ? Cela va de soi. C'est, en tout cas, notre objectif premier dans l'organisation de ces activités professionnelles et de formation. C'est le cas du séminaire que nous avons organisé en mai dernier et qui a eu pour thématique la médecine légale. Ce fut un moment de pures connaissances et de perfectionnement de l'éthique chez nos jeunes avocats, grâce à la contribution des magistrats. C'est un pays de jeunes et c'est une profession de jeunes qui doivent prendre en charge les doléances de leurs semblables dans un cadre sain. Votre premier mandat a été marqué par la visite de l'illustre Me Vergès. Quelle était votre impression face à ce géant des prétoires du monde ? C'étaient des moments d'intenses sentiments pour cet avocat qui s'est illustré par son implication aux côtés de la révolution algérienne et sa constitution au profit des avocats du FLN. C'est également un grand ami du président de la République. Ce qui nous honore.