De notre correspondant à Bouira Nacer Haniche Quelques jours seulement après les dispositions prises par les autorités, à leur tête les services de la direction du commerce et ceux du contrôle d'hygiène, les marchands et vendeurs à la sauvette ont investi samedi dernier certaines artères de la ville de Bouira pour écouler leurs marchandises. Ces derniers, tous âges confondus, sont venus de plusieurs localités de la wilaya, pour vendre différents produits alimentaires qui sont recherchés par les consommateurs, tels que les figues fraîches, les figues de barbarie, mais aussi des épices, du persil, de la galette et des feuilles de dioul, des produits exposés souvent par des adolescents et des jeunes qui ont trouvé en ce début du mois une aubaine pour se faire quelques bénéfices. Mais l'occasion a été aussi saisie par d'autres vendeurs, ceux qui ont l'habitude de squatter les trottoirs de quelques rues de la ville de Bouira, comme la rue de France, la rue ben Abdallah, la rue Abane Ramdane, avec des charrettes chargées de fruits et de légumes qu'il écoulent, en fin de journée, à des prix moindres par rapport aux autres magasins. Les propriétaires de ces derniers ont exprimé leur colère par rapport à cette concurrence déloyale et anarchique qui se déroule malgré les mises en garde des services du commerce. Notons que la section de l'UGCAA de Bouira avait adressé, la semaine dernière, un communiqué appelant les commerçants à éviter l'augmentation exagérée de leur marge bénéficiaire et interpellant les autorités afin qu'elles mettent fin aux vendeurs qui exercent sans autorisation, notamment pendant le Ramadhan. Cependant, la réalité du terrain indique le contraire : la recherche du gain facile de la part des vendeurs, l'insuffisance du contrôle des services concernés et des autorités au niveau des différents points sont les deux faits marquants de ce mois de Ramadhan. En effet, au niveau de la majorité des boucheries, la décision prise mercredi dernier par le ministère de l'Agriculture fixant les prix des viandes rouge et blanche respectivement à 680 DA/kg et 250 DA/kg durant le mois de Ramadhan, est presque ignorée et l'ensemble des bouchers se seraient donné le mot en narguant les consommateurs avec des prix insupportables : la viande ovine à 850 DA le kilo, la viande bovine à 750 DA le kilo, la viande congelée à 450 DA le kilo, la dinde à 350 DA le kilo, le poulet à 300 DA le kilo et l'œuf à 10 DA l'unité, tandis que la sardine est écoulée, sous une chaleur caniculaire, à 150 DA, «tout pour vous garantir un Ramadhan sans protides», ironise un citoyen. Toutefois, ces prix n'ont pas dissuadé les citoyens de se ruer sur les étals, que ce soit ceux des fruits et légumes ou des viandes. Comme chaque année, la frénésie des achats et de la consommation va durer jusqu'à la rentrée scolaire, où les ménages auront rendez-vous avec une autre flambée des prix.