Photo : Riad Par Rachida Merkouche La mercuriale maintient le cap en ce début de deuxième semaine du mois de Ramadhan. C'est ce qui ressort en tout cas des virées effectuées par nos journalistes dans quelques marchés. La baisse tant espérée se fait toujours attendre et les quelques commerçants, dont la marchandise est devenue plus accessible, n'ont pas fait d'émules. A la vue des prix décroissants affichés dans certains marchés, les consommateurs et les citoyens de façon plus générale ont cru que la tendance était au repli. Il n'en est rien. C'est encore la flambée, hormis quelques diminutions négligeables ici et là. Que ce soit les ingrédients nécessaires pour l'inévitable chorba ou la h'rira, ou ceux qui entrent dans la composition du plat de résistance et du l'ham lahlou, la note est salée. Certaines marchandises déclinent un semblant de baisse, histoire pour les commerçants de donner le change à des clients dont le porte-monnaie est «endolori» chaque jour. Comme si une petite réduction pourrait faire la différence alors qu'en consommateurs qui se respectent, les jeûneurs raflent tout. Fruits et légumes continuent à narguer les acheteurs alors que les viandes rouge et blanche planent toujours et relèvent du domaine de l'impossible pour les petites bourses. Chaque matin, on espère une remise conséquente, et chaque matin, ce lieu hautement stratégique pour la confection du repas du f'tour est pris d'assaut, non sans cette peur qui vrille l'estomac, et pour cause. Des affichettes mentionnant des coûts exorbitants agressent le regard, sans pour autant inciter à l'abstention. L'appel de la table est tentant, et il faut bien se nourrir après une journée de jeûne. C'est la manière de faire ses achats, ou plutôt la quantité de marchandises et de produits, qui diffèrent d'un client à un autre. Certaines denrées sont tout de même indispensables. Que l'on cède à la tentation de tout acheter ou que l'on obéisse à la raison, on est rançonné dans les deux cas. C'est que les vendeurs ont trouvé depuis longtemps le filon pour amasser des gains considérables. Le mois de Ramadhan est la période propice pour mettre la main dans l'escarcelle du citoyen sans se faire taper sur les doigts et pour lui grever sérieusement son budget. Nombreux sont en effet les consommateurs qui ne savent pas résister au chant du cygne et qui mangent des yeux tout ce qui peut être consommé. Ils plongent dans les étals la tête la première, la poche prête à être vidée. Pains de différents gabarits et de différentes sortes, brioches, friandises, fruits, jus en bouteille et en sachets, légumes dont ils imaginent instantanément des recettes à leur goût, rien n'est boudé. Cela, les commerçants le savent et c'est ce qui les encourage à maintenir la hausse, le temps que la frénésie des achats s'estompe à l'approche de la rentrée scolaire et de l'Aïd. Mais il faut dire que rien n'est fait pour freiner l'appétit vorace des marchands de tous bords. Les pouvoirs publics se sont laissés dépasser au point où ils se sont fait tancer par le premier magistrat du pays. Le ministre du Commerce auquel s'est adressé la critique du président de la République devrait réagir fermement pour juguler cette hausse. C'est le marché qui nous le dira dans les jours qui suivront.