Abdelaziz Bouteflika n'a pas l'intention de revenir sur sa politique de réconciliation nationale, même s'il associe ouverture et fermeté dans la lutte contre le terrorisme. Lors du discours prononcé, hier samedi 5 juillet, devant les cadres de l'Armée nationale populaire à l'occasion de la fête de l'indépendance, le président de la République a réitéré son engagement de poursuivre sa politique de réconciliation nationale : «La conjoncture actuelle requiert la consolidation et l'ancrage du processus de réconciliation nationale. Notre conviction quant à la justesse de la réconciliation nationale est forte et inébranlable dans un Etat de droit qui s'évertue à protéger les droits de l'Homme, à promouvoir la démocratie dans son acception à la fois juste et innocente des accusations calomnieuses que des parties tendancieuses ou des organisations suspectes tentent de lui porter.» Et Abdelaziz Bouteflika de justifier, huit ans après le lancement de sa politique, le recours à la réconciliation nationale : «Nous n'allons pas revenir sur la mise en œuvre de ce processus dès lors que nous l'avons adopté avec […] le soutien indéfectible du peuple algérien qui l'a consacré par une majorité écrasante, suivant ainsi les préceptes de l'islam, religion de tolérance, et puisant dans nos valeurs humaines civilisationnelles, elles-mêmes puisées dans la défense intrépide des principes de dialogue, de fraternité et de tolérance.» Le chef de l'Etat a aussi expliqué que la réconciliation nationale, au-delà de son aspect religieux et politique, tend à s'incruster au sein d'une société «pacifiste et solidaire qui rejette le tribalisme, le régionalisme et le fanatisme religieux […] dont les résultats se concrétisent à travers un développement national global et équilibré […]». Cette affirmation n'a, cependant, pas empêché le Président de tendre, encore une fois, sa main en direction de la jeunesse. «J'appelle ces jeunes égarés à retrouver la raison et revenir vers leurs familles et leur patrie afin de participer à l'édification de leur pays […].» Et de terminer sur un message de fermeté : «L'Etat n'hésitera pas à faire face avec force et vigueur aux résidus de la criminalité et du terrorisme.» A. B.