Le président Bouteflika, qui a mené la politique de la concorde depuis 1999 en appuyant la grâce amnistiante en faveur de l'ex-AIS jusqu'à la Charte pour la paix et la réconciliation en 2005, s'est rendu compte d'un fait : que les terroristes ne reculent devant rien et qu'ils qualifient les mesures d'apaisement de faiblesse de l'Etat. La réconciliation nationale, le projet cher au président Bouteflika a-t-elle vécu ? L'Algérie, qui a payé le prix lourd pour sortir du cercle infernal de la violence islamiste depuis 1992, s'est-elle rendu compte que la main tendue aux groupes islamistes armés n'était pour ces derniers qu'une sorte de gain de temps afin de se redéployer sur un terrain qu'ils ne connaissent que trop bien pour avoir durant de longues années tué, égorgé, brûlé et perpétré des massacres collectifs ? S'il est vrai que les lois sur la rahma, puis la grâce amnistiante et enfin la Charte pour la paix et la réconciliation nationale ont permis à plusieurs terroristes de déposer les armes, de revenir dans le droit chemin après avoir été manipulés par les apprentis-sorciers de la politique et de la religion, il n'en reste pas moins que l'absence de délais dans l'application des dispositifs de loi a donné des idées aux groupes terroristes. Ainsi entre recrutements et réactivation des réseaux de soutien jusqu'aux attentats kamikazes de 2007 et de 2008 en passant par le retour de certains aux maquis, les résidus du terrorisme islamiste ont tenté de peser sur les choix politiques du pays. Le président Bouteflika, qui a mené la politique de la concorde depuis 1999 en appuyant la grâce amnistiante en faveur de l'ex-AIS jusqu'à la Charte pour la paix et la réconciliation en 2005, s'est rendu compte d'un fait : que les terroristes ne reculent devant rien et qu'ils qualifient les mesures d'apaisement de faiblesse de l'Etat. En témoigne l'attentat kamikaze qui voulait cibler la délégation du chef de l'Etat à Batna en septembre 2007, lors d'un déplacement présidentiel. C'est la raison pour laquelle le président Bouteflika a prononcé devant les cadres du MDN le 5 juillet 2007 un discours à travers lequel il mettait un frein à la politique de réconciliation en demandant aux forces armées d'intensifier la lutte antiterroriste. Aujourd'hui, l'Etat qui vient de réhabiliter les Patriotes lance une opération semblable à celle prônée depuis 2001 par Bouteflika lui-même afin de mettre fin aux activités terroristes. “Seïf El-Hadjadj” est rebaptisé “Ennasr”, symbolisant la victoire sur le terrorisme qui n'a que trop duré.