L'université d'été du Parti des travailleurs s'est achevée hier au siège au Centre des matériaux de construction (Zéralda). Trois jours durant, les militants de ce parti ont débattu de plusieurs questions tout aussi brûlantes les unes que les autres. Ce qui a marqué ces débats, il faut le souligner, c'est la qualité des interventions des militants, notamment les jeunes. Qu'il s'agisse de la loi de finances complémentaire et ses répercussions sur le développement de l'économie nationale, de la jeunesse, de l'égalité des droits entre les citoyens, les participants se sont exprimés librement et donné leur point de vue. Les interventions étaient éminemment politiques. Et pour cause ! le Parti des travailleurs est réputé pour ses formations politiques continues, que ce soit à l'intérieur des réunions de cellules ou encore à l'occasion des rencontres régulières du parti dans lesquelles des exposés sont présentés aux différents participants. Hier, pour la dernière journée, les universitaires d'été ont eu à débattre de la question de l'égalité des droits devant la loi entre les femmes et les hommes. C'est Louisa Hanoune qui introduira le sujet à travers une communication dans laquelle elle a fait une rétrospective sur les droits des femmes en Algérie et le recul accusé depuis la promulgation du code du statut personnel en 1984, le parti unique avait profité d'une conjoncture où les arrestations des militants des droits de l'Homme se comptaient par dizaines. La secrétaire générale du PT insistera pour dire que les droits des femmes participent de la consécration de la démocratie réelle. Elle soulignera les contradictions existant entre le texte de la Constitution, loi suprême du pays, et le code de statut personnel. «Il est en contradiction avec l'article 29 de la Constitution qui consacre l'égalité de l'ensemble des citoyens». Pour l'intervenante, même s'ils étaient formels, les droits des femmes étaient consacrés avant cette loi. Laquelle a institutionnalisé l'oppression et la discrimination à l'égard des femmes. Cette même loi qui a freiné la dynamique de l'évolution sur le plan social. Mme Hanoune reviendra également sur la lutte de son parti pour les droits des femmes déjà lorsqu'il était dans la clandestinité sous la bannière de l'Organisation socialiste des travailleurs, et cela à l'intérieur du mouvement des femmes. Abordant la problématique des quotas proposés par la commission mise en place par Tayeb Belaïz en mars denier, la secrétaire générale du PT a indiqué que cela équivalait à la fabrication de la représentation des femmes. Elle a estimé que le système des quotas constitue un traitement artificiel à un problème «qui requiert des prises de décisions de la part d'un Etat éclairé. Cela créerait une dynamique». Mme Hanoune s'est insurgée contre tous ceux qui exigent le changement des mentalités. «La mentalité est partie intégrante de la personnalité de l'individu, comment peut-on lui demander de la changer ?» Elle précisera quand même que son parti n'est pas en guerre contre les quotas pour peu que les conditions de la consécration des droits soient réunies. Elle plaidera dans le même registre pour la levée des réserves de notre pays par rapport à la convention dite de Copenhague (contre les discriminations entre les femmes et les hommes). Elle insistera pour dire que le code de la famille amendé en 2005 est également en totale contradiction avec le code de la nationalité qui, dit-elle, «est révolutionnaire». Pour étayer ses propos, Mme Hanoune donnera l'exemple de deux pays musulmans qui ont consacré l'égalité entre les femmes et les hommes. Il s'agit de la Turquie et de l'Irak. En dépit de l'existence de plusieurs confessions et ethnies. Mais aussi du Maroc et de la Tunisie. «Ils n'ont pas utilisé la religion à des fins politiciennes.» Mme Hanoune plaidera dans ce sens pour la séparation entre la religion et la politique. Elle sera suivie dans ce sens par plusieurs jeunes militants venus justement des wilayas de l'intérieur du pays dites conservatrices. Pour la secrétaire générale du PT, le système des quotas entre dans le cadre des réformes de l'ONU et du projet du Grand Moyen-Orient à travers les organisations non gouvernementales auxquelles des sommes faramineuses sont débloquées pour encourager ce système. C'est une autre forme d'oppression au nom de la démocratie, de la défense des minorités et de la démocratie. Concernant les «harraga», certains intervenants ont mis l'accent sur le fait que ce phénomène n'est pas nouveau ni en Algérie ni ailleurs. Ils ont insisté sur l'impérieuse nécessité de trouver des solutions. Certains d'entre eux ne s'expliquent pas pourquoi celui qui peut réunir la somme de 500 000 DA pour traverser la mer sur des embarcations de fortune ne peut pas les investir pour travailler dans son pays. F. A.