Synthèse de Ziad Abdelhadi La loi sur la concession agricole va être renforcée. Dans cette perspective, le gouvernement sera chargé de préparer un texte de loi. Le président de la république, Abdelaziz Bouteflika, l'a annoncé hier lors de la réunion d'évaluation qu'il a consacrée au secteur de l'agriculture et du développement rural. Le gouvernement aura donc pour mission de finaliser le dispositif juridique encadrant l'exploitation des terres du domaine privé de l'Etat, avec la loi sur la concession agricole. Selon le chef de l'Etat, le nouveau texte de loi «devra compléter la loi d'orientation agricole, stabiliser l'exploitation du foncier agricole propriété de l'Etat, et sécuriser l'agriculture dans le cadre d'une concession claire». Il a également saisi l'occasion pour charger le gouvernement de consolider un ensemble de mesures destinées à concourir au renouveau agricole. «C'est en changeant l'image du monde rural, en développant les techniques et les technologies modernes et en assurant une formation continue que les jeunes s'impliqueront davantage dans le monde rural, participeront à son développement et l'apprécieront comme étant synonyme de progrès, d'avenir et de potentialités à découvrir et à valoriser», a souligné le président Bouteflika, avant d'instruire le gouvernement de mobiliser les collectivités locales pour le succès du programme du renouveau rural. Il insistera sur «le renforcement des espaces de concertation et de coordination avec les agriculteurs et les éleveurs, notamment dans le cadre des chambres régionales et nationale de l'agriculture et les autres partenaires sociaux». «C'est par le biais de tels espaces que le monde rural sera davantage associé à la modernisation de l'agriculture et de l'élevage, ainsi qu'à l'amélioration de la régulation au bénéfice des producteurs et des consommateurs», a-t-il ajouté. «En offrant des opportunités de création de revenus et d'emplois, le programme de renouveau rural vient compléter les importants efforts investis par l'Etat dans les différents segments du développement humain à travers le monde rural, qu'il s'agisse de la santé, de l'éducation, du logement, ou de l'accès à l'énergie, autant d'efforts qui vont dans le sens d'une réduction sensible de l'exode rural vers les villes», a-t-il poursuivi. Sur le plan des rendements agricoles, il s'agira, selon M. Bouteflika, de dynamiser la formation dans les filières agricoles afin de mieux encadrer les travailleurs de la terre et les éleveurs, de moderniser leurs techniques agraires et pastorales, d'économiser l'eau, et d'augmenter les rendements. «Les bons résultats des moissons de cette année nous encouragent à poursuivre dans cette voie et à apporter tout le soutien public requis notamment aux productions stratégiques telles que les céréales, le lait, et les viandes», dira-t-il. Ces bons résultats ont été détaillés par le ministre de l'Agriculture dans son exposé. Pour lui, la campagne agricole 2008-2009 a été marquée par des résultats positifs, dans la plupart des filières, à la faveur d'une pluviométrie qui, à quelques rares exceptions, a été bonne pour l'ensemble du pays, mais aussi grâce à des mesures d'encadrement et d'incitation. Le taux de croissance de la production agricole de 2009 reflète le caractère exceptionnel de cette dernière. Selon Benaïssa, cette forte croissance a été tirée principalement par les productions suivantes : les céréales, dont la production se situe à près de 60 millions de quintaux contre 17 millions de quintaux en 2008. Egalement les olives dont la production a atteint 4,91 millions de quintaux contre 2,5 millions de quintaux en 2008. Les agrumes dont la production est passée à 8,5 millions de quintaux contre 6,97 millions de quintaux en 2008. Et enfin les fourrages dont la production est passée de 19,5 millions de quintaux en 2008 à 40 millions de quintaux en 2009. Le Président dira qu'il faudra continuer à améliorer ces résultats : «Cela est nécessaire afin de relever le défi de la sécurité alimentaire», rappelant à cet égard les importantes mesures arrêtées en février dernier au bénéfice de ce secteur, qu'il s'agisse de l'effacement de la dette des agriculteurs et éleveurs pour plus de 40 milliards DA ou qu'il s'agisse des multiples encouragements à la production agricole et à l'élevage, d'un coût annuel de 200 milliards DA. «Les conditions sont réunis pour engager un développement structurel à même d'asseoir les fondements d'une croissance agricole soutenue et un développement durable du monde rural», conclura-t-il.