De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Hier soir, le coup de sifflet final a libéré la joie de toute une population qui avait eu bien des sueurs froides au cours de ce match Algérie-Zambie. La fin du match a été le signal de «l'invasion» des rues de la Coquette qui se sont «subitement» animées et où tout le monde, sans le savoir, s'est retrouvé à crier sa joie et son bonheur à l'adresse de tous ceux qui passaient. Des jeunes, enveloppés de la bannière vert et blanc, frappée du croissant et de l'étoile couraient dans tous les sens en lançant le fameux 1… 2… 3, viva l'Algérie ! Repris en chœur par la foule qui s'est massée sur le cours de la Révolution pour faire la fête. Des danses improvisées en face du théâtre ont attiré beaucoup de monde et ont empli l'espace de cette joie de vivre que l'on ne retrouve qu'en de pareilles occasions. La fierté d'être Algérien, de brandir ce drapeau et courir avec, soutenir son équipe et la porter dans son cœur se sont exprimés hier librement et de manière spontanée sans que rien ni personne ne vienne les encadrer ou les initier. Il faut dire que ceux qui étaient dans les rues avant-hier soir en plein centre-ville ou ailleurs n'avaient en tête que l'équipe nationale et le coach Saadane ; il fallait vivre pleinement l'événement, entrer dedans, vibrer et planer. Le long cortège de centaines de voitures couvertes de l'emblème national, hommes, femmes et enfants riaient à gorges déployées et criaient leur joie en brandissant le poing ou en agitant les mains. Des femmes sur les balcons poussaient des youyous qui donnaient un caractère bien particulier à cette grande fête nocturne donnée par toute une population en liesse. Bien avant le match, on sentait venir la victoire et on s'était préparé, il fallait voir la ville -«cela nous a rappelé le jour de l'indépendance de l'Algérie», nous confie un vieil homme-, elle s'est pratiquement parée aux couleurs nationales, le drapeau omniprésent trônait sur tous les édifices et même sur les étals des vendeurs de cigarettes, ces vendeurs qui gagnent à peine de quoi vivre ; mais là c'est l'Algérie, ce sont les Verts et on fait abstraction de tout, on oublie et on s'oublie et n'avons d'yeux que pour cette équipe. Dans les autres quartiers populaires, la victoire de l'équipe nationale et sa future qualification a été fêtée dans toutes les rues, ruelles, magasins, placettes, cafés et «mahchachates». Les chants du terroir et les chansons «spéciales» équipe nationale ont duré jusqu'au s'hor pour s'estomper progressivement à l'aube. Il faut dire que comme nous l'avions prévu dans nos précédentes éditions, que cette nuit-là a été mémorable, on a chanté, dansé et crié sa joie et son bonheur d'être là et de vivre ces moments inoubliables. Et de mémoire de Annabi, on n'a jamais vu autant de monde aussi heureux. Merci les Verts ! Merci Saadane !