A dix jours du prochain sommet du G20 et une année après la panique financière qui s'est emparée du monde entier suite à la chute de la première banque américaine, les signes d'un retour à la normale de l'économie sont là. Mais la prudence est de rigueur. Et pour cause, une stratégie coordonnée de sortie de crise tarde à venir. Certes, depuis le début de la crise financière, les réunions et les sommets consacrés à la recherche d'une issue à cette crise se sont multipliés. Mais les solutions efficaces et surtout homogènes ne sont pas venues. On aura constaté que le protectionnisme l'a emporté tout au long de cette période sur toute autre solution. On parle même de «dérapages» à ce sujet. Dans son dernier rapport, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) n'a pas manqué d'appeler les participants au sommet du G20 prévu les 24 et 25 septembre prochains à Pittsburgh de freiner cette fièvre. Mais, faudrait-il s'attendre à un changement dans l'attitude des pays du G20 connaissant les réactions des uns et des autres ? Les pays du groupe des 20 (les pays industrialisés et émergents) sont encore appelés à coordonner leurs efforts. L'Institut international d'études stratégiques (IISS) a d'ailleurs estimé dans son rapport publié hier à Londres qu'il est temps pour les Etats-Unis d'opter pour «minilatéralisme» (le contraire de l'unilatéralisme). Il s'agit, selon les recommandations de l'IISS, de travailleur de manière combinée en réunissant un nombre adéquat de pays. Et ce, pour mettre fin à la crise et bien d'autres problèmes de grande ampleur sur la scène internationale. Est-ce possible d'arracher ce consensus ? Si Obama s'est montré depuis son élection ouvert à la coopération pour trouver des solutions à des crises mondiales, certains dirigeants du groupe des 20 sont hostiles à la coopération. Preuve en est les mesures de protectionnisme adoptées au cours de cette année et les réticences affichées pour la ratification du protocole de Kyoto. La coopération de ces pays fait également défaut dans la lutte contre le réchauffement climatique alors que ces mêmes pays en sont les premiers responsables. C'est bien beau de lancer ce genre d'appels et de multiplier les sommets, mais faudrait-il avoir une adhésion massive que ce soit pour les changements climatiques ou pour la crise économique. Deux thèmes étroitement liés mais dans les avis sur les solutions à apporter sont largement divergents. Que peut donc espérer La conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) en préconisant la mise en place de politiques d'investissement tournées vers les énergies vertes pour une véritable sortie de crise ? Le débat est lancé en attendant la mise en place d'une coordination effective et efficace autour de ces questions qui fâchent. S. I.