Le président sud- coréen, Lee Myung-bak, a appelé jeudi les pays du G20 à établir un cadre à long terme pour coordonner la politique afin d'assurer une croissance durable et équilibrée. " Il est temps pour le G20 d'établir le programme post-crise, et de bâtir la plateforme qui assurera une croissance durable et équilibrée pour l'économie mondiale dans les mois et années à venir ", a déclaré M. Lee, dont le pays accueillera le prochain sommet du G20 en novembre. Dans un discours prononcé au Forum économique mondial, M. Lee a expliqué que l'économie mondiale a traversé une période de crise et montre désormais des signes de reprise. " Cette année, le G20 poursuivra ses efforts pour dépasser les conséquences de la crise financière mondiale et redoublera d' efforts pour coordonner les politiques en faveur de la reprise ", a-t-il indiqué aux participants au rassemblement annuel dans la ville suisse. Le président a appelé les membres du G20 à penser à mettre en place une " stratégie de sortie de crise" pour les stimuli monétaires et fiscaux sans précédent adoptés par de nombreux pays pour faire face à la crise. " Une des missions du G20 sera de coordonner la transition pour qu'elle mène à une politique plus normale une fois que les conditions appropriées seront en place ", a-t-il expliqué. Par ailleurs, M. Lee a déclaré que le groupe doit suivre les initiatives adoptées lors des sommets précédents afin de promouvoir un système financier mondial plus résistant, comprenant la réforme des institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international et la Banque mondiale. Le leader sud-coréen a expliqué que dans le domaine de la réforme fiscale, il faut trouver des solutions pour contrer " la nature pro-cyclique " du système financier, et pour répondre au problème des institutions qui sont " trop importantes pour s' effondrer ". Concernant les questions commerciales, M. Lee a souligné l' importance pour les pays du G20 de continuer à résister aux pressions protectionnistes. Notons que les politiques et les économistes, intervenus jeudi, se sont accordés dans leur majorité sur la nécessité d'une gestion de l'après crise économique mondiale par des mécanismes financiers et économiques devant éloigner à jamais le spectre d'un retour à la case départ. Les participants au Forum ont particulièrement débattu d'une "gouvernance économique mondiale", comme principal remède aux "bulles financières" et à une surchauffe de l'économie mondiale, pouvant survenir à travers l'imbrication des différentes politiques financières et commerciales nationales. Ainsi, la Chine, dont la politique monétaire a été critiquée mercredi par plusieurs intervenants qui lui ont reproché de maintenir sa monnaie, le yuan, à un niveau anormalement bas, s'est dit prête à adopter une politique monétaire "plus flexible" en fonction des "circonstances", a déclaré jeudi à Davos le vice-Premier ministre chinois, Li Keqiang. Se disant par ailleurs en "accord" avec le plan du président américain Barack Obama, annoncé le 21 janvier, et visant une réduction des tailles des banques et une limitation de leurs activités, M. Sarkozy a appelé à faire du G20 le lieu de décision sur de tels sujets. Il s'est livré à cet effet à un sévère réquisitoire contre les dérives des marchés financiers et le comportement des banques. Le Premier ministre grec George Papandreou, dont le pays connaît une crise financière aiguë, objet de vives inquiétudes de la part de plusieurs pays de l'Europe des 27 qui craignent une contagion à leurs situations financières, déjà peu reluisantes, a dénoncé, pour sa part, jeudi à Davos les attaques spéculatives dont est victime son pays utilisé, selon lui, comme le "maillon faible de la zone euro", pouvant mettre à mal sa cohésion. Le financier George Soros qui s'est joint aux appels venant d'Europe et d'Amérique pour une réévaluation de la devise chinoise, a souligné de son côté qu'un yuan plus fort serait "favorable à la Chine et au reste du monde".