L'organisation, l'administration et le fonctionnement de la commune étaient samedi dernier au centre de l'audition du ministre d'Etat ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales par le chef de l'Etat. Intervenant au terme de l'exposé du ministre de l'Intérieur, le président de la République a donc souligné la nécessité de passer «à une autre étape dans l'organisation, le fonctionnement et l'administration de la commune et de la wilaya, pour leur permettre de mieux assumer leur rôle d'acteurs dans la mise en œuvre des réformes engagées et d'intégrer efficacement les dynamiques qu'elles impriment régulièrement au développement local, dans un climat de sécurité retrouvé». Le chef de l'Etat indiquera que cette étape est «un impératif pour que le développement qui a permis de faire partager le progrès dans les zones les plus reculées du pays et qui est encore porté par l'Etat dans tous les domaines, puisse bénéficier en toute transparence à tous les citoyens, là où ils se trouvent». Il s'agit, selon le chef de l'Etat, avant tout, de l'amendement de la loi sur la commune, qui se doit non seulement de renforcer la décentralisation de la sphère décisionnelle qu'est la commune, mais surtout de «s'atteler à conforter ses compétences managériales et financières». S'agissant des missions des Assemblées populaires communales et de wilaya, le président de la République a appelé les élus locaux à «faire preuve de plus d'initiatives, et de veiller à associer davantage le citoyen dans la prise de décision dans la gestion des affaires locales».Le chef de l'Etat a également insisté sur la pertinence des réformes engagées pour la consolidation de l'autorité de l'Etat, précisant qu'«une administration publique solide et plus efficiente, est une condition impérative pour que l'Etat s'acquitte de sa mission de garant du respect des lois de la République au bénéfice de tous les citoyens». Le chef de l'Etat a souligné la nécessité de poursuivre l'encouragement de «l'émergence de compétences où, les jeunes et la femme, doivent occuper une place significative au niveau de l'administration territoriale et des représentations locales élues, dans le cadre d'un système démocratique et républicain, fondé notamment sur le respect de la volonté populaire». Avant de donner ces orientations, le chef de l'Etat qui a auditionné son ministre des Collectivités locales pour la première fois depuis qu'il a instauré ces auditions ramadhanesques, a examiné le rapport présenté par son ministre. Un rapport qui a porté essentiellement sur les propositions d'adaptation et d'aménagement des lois relatives à la commune et à la wilaya, d'une part, et des projets portant sur la modernisation de l'état civil et des documents d'identité et de voyage, d'autre part. La révision de la loi relative à la commune tendra, selon le ministre de l'Intérieur, à prendre en charge l'évolution sans cesse grandissante de ses missions, l'avènement du multipartisme, l'évolution des réalités sociologiques, les difficultés d'adaptation à la gestion d'une manière générale et la conduite du service public, ainsi que la représentation de la femme et des jeunes dans les organes de la commune. En ce qui concerne la wilaya, ces adaptations lui permettront de servir d'espace d'expression à la fois à la démocratie locale et à la participation du citoyen à la gestion des affaires locales. Cette collectivité est, également, appelée, à travers les propositions envisagées, à servir d'espace complémentaire pour l'exercice des activités de service public de proximité et de régulation. Ces actions s'inscrivent dans la logique du renforcement et de l'encouragement de la diffusion du développement économique et social et du rapprochement du service public, dans le cadre d'une administration porteuse de cohérence et d'efficience de l'action publique. Elles ont pour objectif essentiel d'apporter des réponses concrètes aux problèmes des citoyens. Dans le prolongement des réformes précitées, le projet de modernisation des documents d'identité, de voyage et de l'état civil, a été initié dans le cadre d'objectifs stratégiques d'amélioration de l'efficacité de l'administration et de modernisation des méthodes et des procédures administratives, d'une part, et d'adaptation aux exigences internationales, d'autre part. De plus, la mise en place d'un numéro d'identification nationale unique (NIN), pour chaque citoyen ou ressortissant étranger, régulièrement installé sur le territoire national, garantira à moyen terme l'interopérabilité avec l'ensemble des systèmes de gestion. En termes d'échéances, le passeport biométrique électronique sera prêt au cours du premier semestre de l'année 2010, la carte nationale d'identité biométrique électronique est prévue pour la période 2010-2011 et enfin, le registre national de l'état civil sa numérisation sont prévus pour 2013. Par ailleurs, il a été procédé, dès août 2009, au lancement d'une opération d'expérimentation du nouveau passeport biométrique électronique sur un échantillon de communes, du lancement d'un spécimen d'extrait de naissance spécifique et d'une opération de «scannérisation» de registres d'état civil au niveau d'un nombre de communes pilotes. Au chapitre du développement local, une enveloppe financière de 4 705 milliards de DA représentant près de 27 000 opérations en programmes communaux de développement (PCD) et plus de 22 000 opérations en programmes sectoriels de développement (PSD), a été allouée aux collectivités locales, permettant ainsi de maintenir la dynamique de développement dans l'ensemble des wilayas. G. H.