à deux jours du sommet du G20, le directeur de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Pascal Lamy, compte rappeler aux pays membres du G20 qui se réunissent à Pittsburgh (Etats-Unis) leur «responsabilité» face aux promesses de conclure en 2010 le cycle de Doha, a-t-il indiqué hier. «Je vais leur dire que nous avons fait à Genève ce qu'ils nous ont demandé. Ils ont devant eux une feuille de route, il faut maintenant qu'ils avancent avec», a expliqué M. Lamy devant les 153 ambassadeurs auprès de l'OMC réunis à Genève. «Le leadership implique la responsabilité. Un échec à agir […] sera lourdement ressenti par toute la communauté internationale en période de crise économique», a-t-il prévenu. Les principales économies de la planète se sont engagées début septembre lors d'une rencontre informelle de leurs négociateurs au commerce à New Delhi (Inde) à conclure en 2010 le cycle de Doha sur la libéralisation des échanges entamé en 2001. Malgré cela, les négociations sur le cycle devant stimuler les échanges avec la fin des droits de douane pour des milliers de produits, n'ont repris depuis qu'avec peu d'enthousiasme au siège de l'OMC. A ce rythme, elles ne pourront être conclues l'année prochaine, estimait récemment M. Lamy lors d'un déjeuner avec la presse, où il a rappelé que le sort de Doha dépendait de «l'engagement politique» des membres de l'OMC. Moult fois répétée, comme au G20 de Londres en avril ou à celui de Washington en novembre 2008, cette volonté ne s'est, depuis un an, pas transformée en actes. De nombreux diplomates estiment que la paralysie actuelle vient du manque d'implication de la nouvelle administration américaine. A l'image, selon eux, de l'absence à Genève d'un nouvel ambassadeur de Washington auprès de l'OMC. «Sans les Américains, cela ne sert à rien de discuter», fait valoir un ambassadeur occidental, très sceptique en conséquence sur le plan de travail tout juste établi et qui doit occuper les négociateurs jusqu'à la fin de l'année. «L'objectif principal de M. Lamy à Pittsburgh [Etats-Unis, où le G20 se retrouve en fin de semaine], sera d'entendre de Barack Obama un vrai engagement» sur Doha, a-t-il ajouté. R. E.