«On ne bâti pas une affaire sur la base d'une lettre anonyme.» C'est par ces propos que les avocats du P-DG de l'Office algérien interprofessionnel des céréales ont entamé leurs plaidoiries. Sans exception aucune, les robes noires ont tenté de démonter l'ensemble des accusations portées contre leurs clients en faisant une lecture de l'article 26 alinéa 2 de la loi relative à la lutte et à la prévention contre la corruption concernant l'octroi d'avantages injustifiés. Ils ont relevé l'absence de pièces à conviction. Les avocats des 32 accusés ont relevé également l'absence de plaintes, particulièrement celle du ministère de l'Agriculture qui s'était, rappelons-le, constitué partie civile avant de se retirer, considérant que l'office n'avait subi aucun préjudice, ainsi que l'Inspection générale des finances, le service des impôts. Les défenseurs se sont également basés dans leurs plaidoiries sur les conclusions des rapports des deux experts qui ont indiqué que l'OAIC n'avait pas subi de dommages financiers. Les contrats, selon les avocats du P-DG de l'OAIC, ont été conclus dans le strict respect des normes et de la réglementation. «Aucune infraction n'a été commise par notre client», a soutenu Me Boulefred, qu ajoutera : «La signature des contrats passés a été dans les normes et dans la transparence, en tenant compte du caractère commercial de son organisme, et vu les prérogatives, vu les consultations de la tutelle et vu les conditions du marché et de la gestion des stocks. Il n'y a aucune preuve matérielle qui justifie l'accusation d'avoir bénéficié d'avantages cités dans l'article 26.» C'est à Mes Ksentini et Brahimi qu'a échu la tâche de défendre le patron du groupe SIM. A coups d'arguments juridiques, ils ont battu en brèche l'accusation non sans donner «la bonne lecture» de l'article 26. «Cet article s'applique aux contrats de vente aux organismes publics et non d'achat, mettant à profit l'autorité ou l'influence des agents des organismes pour majorer les prix, jouer sur la qualité des produits et des délais de livraison». «Notre client n'est concerné en rien par cette disposition.» Les deux avocats ont demandé la relaxe pure et simple de M. Ezzghaimi. «Le patron de SIM est au-dessus de tout soupçon, dira Me Ksentini. Son comportement est exemplaire dans la gestion à l'origine de la réussite de son entreprise. Preuve en est qu'il est le premier producteur de couscous dans le monde et exporte ses produits vers une vingtaine de pays.» Les défenseurs des autres accusés ont plaidé également la relaxe, axant leurs interventions sur la probité de leurs clients qui, selon eux, ont agi dans le respect de la loi et selon les directives de leur hiérarchie. Les plaidoiries ont duré jusqu'à jeudi dernier. Le verdict sera connu dans deux semaines. F. A.