De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar Le port de Béjaïa, classé second à l'échelle nationale en matière de trafic général et de rentabilité économique, ne reçoit plus les car-carriers (matériel roulant) pour concentrer exclusivement tous ses efforts sur le conteneur, les marchandises générales et les hydrocarbures. Cette mesure, destinée à décongestionner les infrastructures surexploitées du terminal marin, est effectivement entrée en vigueur au début du mois en cours. «Les concessionnaires automobiles et les particuliers qui ont l'habitude de débarquer leurs véhicules à Béjaïa sont automatiquement orientés vers le port de Jijel et celui de Mostaganem qui se chargent désormais de ce segment d'activités», nous a indiqué hier Mme Bouzouzou, première responsable du service marketing de l'Entreprise portuaire (EPB). Cette nouvelle organisation du travail, décidée par le ministère des Transports, semble avoir énormément affecté cette catégorie de clients qui soulèvent nombre de contraintes, dont l'absence de zones sous douane dans les deux ports indiqués et les charges supplémentaires induites par les frais de transport et de déplacement. A peine mise à exécution, la décision a cependant sensiblement allégé le trafic sur les quais de l'EPB qui table dorénavant sur le traitement des marchandises conteneurisées et d'autres gammes de produits comme les liquides, les métaux et l'agroalimentaire. Fortement sollicité ces dernières années, le port de Béjaïa a, en outre, pris d'autres initiatives pour harmoniser son développement et répondre aux besoins d'une clientèle de plus en plus exigeante sur la qualité des prestations. L'EPB s'apprête effectivement à ouvrir deux ports secs à Beni Mansour et à Bordj Bou Arréridj. «Pour Beni Mansour, le choix du terrain a déjà été fait. Il s'agit d'une importante parcelle à proximité de la ligne ferroviaire et de l'autoroute Est-Ouest. A BBA, la démarche est en voie d'aboutir. Ces deux projets permettront à l'entreprise de faire des bénéfices en gagnant un temps précieux dans le chargement et le déchargement des navires», explique-t-elle. Rappelons que le port de Béjaïa avait adopté, depuis le 15 juillet dernier, un nouvel organigramme de travail pour répondre à la hausse constante du trafic maritime : brigades de contrôle mixte (Douane, Direction du commerce, services agricoles, autorités sanitaires), extension du volume horaire des structures qui interviennent dans les formalités d'évacuation de marchandises, adoption de mesures de facilitation pour inciter les importateurs à enlever leurs cargaisons dans les plus brefs délais. «Il s'agit d'améliorer, coûte que coûte, nos prestations pour en réduire au plus vite les charges. Le taux de fret, les primes d'assurance, la taxe de congestion et les surestaries sont relativement élevés pour nécessiter une nouvelle organisation du travail et une judicieuse politique d'investissement», conclut Mme Bouzouzou.