De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La densité du parc automobile conjuguée à l'état de délabrement des routes a accentué le risque routier à l'échelle de la wilaya. Avec plus d'une soixantaine de morts et 600 blessés enregistrés (chiffres approximatifs en l'absence de chiffres officiels) dans plus de 400 accidents relevés depuis le début de l'année en cours, la sécurité routière dans la wilaya d'Oran est mise à mal. L'hécatombe continue et avec elle les victimes se comptent en morts et blessés dont les besoins en soins restent importants. C'est durant la saison estivale que le pic a été atteint avec de spectaculaires accidents de la circulation dont la cause reste l'élément humain en grande partie, selon les études et les statistiques établies par le Centre national de sécurité et de prévention routière. La wilaya d'Oran reste en tête du peloton macabre en nombre d'accidents enregistrés durant l'année 2009. Durant le mois de juillet, un pic extraordinaire était atteint avec pas moins de 36 accidents enregistrés en une semaine. Alors que pour la seule période s'étalant du 12 au 18 août, les services de sécurité de la wilaya ont relevé quelque 22 accidents de la circulation.S'il est vrai que les détenteurs de permis de moins de cinq années sont les plus impliqués dans les accidents de la circulation, il reste tout de même vrai que l'état des routes est également l'un des principaux facteurs concourant à l'événement d'accidents. C'est le cas de la RN 11 qui a totalisé un record de plus d'une trentaine accidents de la circulation et 25 morts jusqu'au mois de mai dernier. La détérioration avancée qui touche cette route, en plus des travaux récurrents qui la touchent, notamment le MAO, ont produit des malformations et des pentes dangereuses pour les usagers et leur sécurité. Un point qui avait été soulevé, il y a plus d'une année, durant une session de l'APW, mais qui ne semble pas retenir l'attention des responsables locaux, notamment le wali et la Direction des travaux publics (DTP). Les Oranais appellent cette route, à juste titre, le tronçon de la mort. Les graves négligences et les déformations enregistrées sur ce tronçon devraient faire emprisonner plus d'un parmi nos responsables locaux. «Ce sont des négligences fatales», dit-on du côté des experts. Et pour preuve, des citoyens ahuris par la récurrence de ces accidents ont bloqué la route, il y a quelque temps, mais en vain. Pour vulgariser les mesures contenues dans le nouveau code et responsabiliser les opérateurs du secteur, la direction des transports de la wilaya d'Oran a organisé, il y a trois jours, une demi-journée de formation et de communication au profit des responsables des auto-écoles. L'objectif était d'expliciter les nouvelles lois, notamment les nouvelles mesures coercitives à l'endroit des contrevenants et des chauffards, ainsi que les nouvelles exigences émises par l'autorité de régulation à l'égard des responsables des auto-écoles. La commission de wilaya de la circulation et de la voie publique a eu à traiter durant le mois de Ramadhan dernier plus de 200 propositions de retrait de permis pour différents motifs : négligences des piétons, circulation en sens inverse, manœuvres et dépassements dangereux, non-respect du code de la route, excès de vitesse, utilisation du portable et non-respect des signalisations et des feux rouges, etc. Cela ne semble pas avoir eu l'effet escompté.