Au moment où l'on ne parle que de l'application rapide de mesures plus sévères envers les conducteurs qui respectent de moins en moins le code de la route, et à voir le bilan du nombre d'accidents de la circulation dans la wilaya de Constantine, il paraît urgent de faire face à ce dramatique état de faits. En effet, les chiffres communiqués par la Protection civile parlent de pas moins de 658 accidents répartis sur les douze derniers mois. Ce triste bilan montre également que durant cette période, 58 personnes, faute de vigilance ou par simple inconscience ont perdu la vie. Le nombre de blessés a, quant à lui, dépassé les 1000, tous traumatismes confondus. Le bilan dressé depuis 2000 montre effectivement une nette progression dans le nombre d'accidents, puisqu'en l'espace de quatre années à peine, le nombre de sinistrés est passé de 427 en 2000 à plus 650 pour l'année écoulée. Le nombre de décès demeure sensiblement invariable, puisqu'il tourne toujours autour d'une soixantaine de victimes chaque année. Avec une moyenne d'environ 54 accidents enregistrés chaque mois, la wilaya, surtout durant la saison estivale, aura vécue, l'année dernière, au rythme d'innombrables annonces de décès et de traumatismes plus ou moins graves. Néanmoins, ce triste constat montre que comme maintenant chaque année, le « pic » fut atteint durant le mois le Ramadhan où pas moins de 69 accidents ont eu lieu faisant environ une centaine de blessés et coûtant la vie à quatre personnes. Même si la cause humaine reste le principal responsable, beaucoup de facteurs entrent en ligne de compte dans le déclenchement d'un grand nombre d'accidents. L'âge moyen du parc automobile dans la wilaya en constitue la principale cause. Faute d'entretien rigoureux et de contrôles techniques efficaces, environ 59% des véhicules roulant à Constantine ont dépassé 10 années d'existence. 32% de ce même parc a entre 6 et 10 années. Enfin seul 9% des voitures mises en circulation ont moins de cinq années et se présentent comme répondant aux normes techniques obligatoires. La vétusté du réseau routier ainsi que l'absence ou la dégradation des panneaux de signalisation sont aussi, souvent, à l'origine de nombreux accidents de la circulation. Les nids-de-poule qui jonchent l'asphalte et la détérioration que connaissent les routes, nationales soient-elles ou départementales, sont très souvent mis en cause par les conducteurs qui se retrouvent « piégés » par un réseau routier en continuelle décadence. L'on ne peut évidemment pas parler de facteurs entraînant des accidents, sans pour autant évoquer la densité du trafic routier dans la wilaya de Constantine. De par sa position de ville relais entre la capitale et les autres villes de l'est du pays, également de par sa proximité par rapport à de nombreux centres économiques tels que Tadjenanet, El Khroub, les marchés de voitures à Aïn Beïda et à Sétif, la wilaya de Constantine est devenue un important couloir de transit où chaque jour des centaines voire des milliers de voitures et de poids lourds passent. Ainsi, tous ces facteurs réunis avec à leur tête « la bêtise humaine » restent à l'origine de l'hécatombe que connaissent nos routes si des mesures radicales ne sont pas prises dans les plus brefs délais. Radars ou présence de contrôles routiers plus étoffés seraient sans nul doute un moyen dissuasif pour certains fous du volant qui ne mesurent pas toujours les risques encourus.