Après cinq jours dédiés au 7ème art, la première édition des Journées cinématographiques d'Alger initiée et organisée par l'association «A nous les écrans», a pris fin dans la soirée de mercredi dernier à la salle Ibn Zeydoun avec une cérémonie de remise de prix aux lauréats du concours de l'écriture de scénario lancé auparavant par l'association. Le grand prix du meilleur scénario long métrage est revenu à El hougra madoum'ch de Meriem Menoughi qui bénéfice également d'une résidence d'écriture en France. Zoubida Babahi aura, elle, le prix d'encouragement pour le meilleur scénario long métrage avec son texte Délice d'abysse. Pour le court métrage, c'est la jeune Yasmine Chouikh qui a décroché le premier prix avec El Djen. Le prix d'encouragement pour le meilleur scénario court métrage est, lui, revenu à Abdelkrim Tazarout pour le texte Un été 94. À ses côtés, deux autres prix d'encouragement -la qualité était présente en force, diront les membres du jury- qui sont revenus à Drifa Mezener pour Mountassaf tariq et à Yssad Adelaziz pour son scénario la Dame d'Internet. Concernant le prix du meilleur scénario documentaire, il est revenu à Mohamed Magani pour son scénario le Rêve irlandais. Un prix d'encouragement pour le scénario documentaire a également été décerné à Salima Aït Mesbah pour le scénario la Miraculée. Rappelons que le jury présidé par Slimane Benaïssa était composé de Mohamed Bensallah, (Algérie) et de Ahmed Atef (Egypte). Ce concours a également connu une participation massive de jeunes talents. Le jury a reçu au total plus de 70 scénarios, dont 50 de court métrage, 16 de long métrage et 4 de documentaire et cela rien que pour cette première édition des JCA. Par ailleurs, avant la cérémonie de remise de prix, les visiteurs ont pu découvrir le court métrage (16 min) du Marocain Mohamed Nadif intitulé la Jeune Femme et l'Instituteur. Le film relate l'histoire d'un jeune instituteur qui débarque dans un douar marocain. Il fuit le souvenir de sa fiancée emportée par la maladie. Dans ce douar vit une jeune femme qui a perdu la raison depuis que son frère est parti clandestinement en Italie. Les deux personnages se croiseront et leurs vies également. La seconde partie de la soirée sera un beau voyage au cœur des traditions sénégalaises avec le documentaire les Sénégalaises et la Sénégauloise d'Alice Diop. La réalisatrice, armée de sa caméra, part à la quête de ses origines oubliées à travers un séjour dans sa famille au Sénégal. Elle découvre la polygamie, le statut de la femme et, surtout, la place qu'elle occupe au sein de la société d'hommes, dans les apparences. Au-delà des petits couacs, ces premières Journées cinématographiques d'Alger ont montré le sérieux et l'engagement de l'association. Mais aussi le désengagement total des pouvoirs publics. Aucun responsable culturel n'a daigné faire le déplacement pour encourager tous ces jeunes qui, avec peu de moyens, font ce que, eux, avec tous les moyens dont ils disposent, n'ont pas fait. «Notre but est de relancer la tradition des salles obscures et de partager notre amour pour le cinéma», dira le président de l'association «A nous les écrans», Salim Aggar. Le réalisateur égyptien Ahmed Atef, avec une sincère émotion, a déclaré : «J'ai vu quelque chose naître ici en Algérie. Je crois en ces gens-là [les jeunes organisateurs, ndlr] et j'ai travaillé avec eux avec beaucoup de cœur.» Nos responsables devraient en prendre de la graine et essayer de rattraper le coup en travaillant à la pérennisation des JCA. W. S.