Photo : Sahel Par Adel Bounaceur Après la démission du président du COA, Mustapha Berraf, à quarante cinq jours de la tenue de l'assemblée générale élective, des parties se disputent la légitimité de diriger les affaires du COA. On peine assurément à parler le même langage. Après l'élection annulée de Mohamed Belhadj, a surgi un autre différend. Il porte cette fois sur la représentation féminine au sein de l'AG de l'instance olympique. La question de la représentation féminine et, plus précisément, la volonté de certains d'exclure une dizaine de femmes membres de l'assemblée générale, a fait réagir l'ancien président par intérim du COA. Cette nouvelle pomme de discorde qui venait de surgir n'a pas tardé à faire réagir les forces vives du mouvement sportif national. Les deux camps en action qui, en fait, ne devaient en constituer qu'un seul, puisque l'un déléguant ses pouvoirs à l'autre, ne parlent absolument pas le même langage et ont du mal (pour dire le moins) à s'accorder sur un seul objectif. Même si le ministère de la Jeunesse et des Sports est resté très discret dans cette «guéguerre entre sportifs», qui plus est entre responsables de fédérations et du COA, son silence reste lourd de sens. Le bras de fer né de l'élection de Mohamed Belhadj le 11 juin 2009 a attiré les foudres du Comité international olympique, très regardant sur le respect des statuts et règlements. Et c'est au milieu de cette agitation lamentable que le président du Comité international olympique, le belge Jacques Rogge, intervient à travers une lettre cinglante adressée au ministère de la Jeunesse et des Sports, pour remettre les choses à leur place, le sommant de respecter l'importance que son instance attache à la notion d'autonomie du mouvement olympique, telle que prescrit dans l'esprit de la Charte olympique. Parmi ces requêtes, le CIO demande que le décret exécutif n°05-405 (fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives algériennes) soit abrogé ou révisé de sorte que ce principe d'autonomie soit en tout point respecté. Ce décret, fixant à une seule fois le mandat des fédérations élues, a été fortement décrié. L'autre requête du CIO interdisant toute ingérence étrangère afin de pas ébranler la sérénité du groupe qui prépare les prochaines élections du COA, et enfin que l'Assemblée générale élective du COA soit bien composée des représentants légitimes des fédérations nationales qui seront à la date de l'AGE dûment reconnues par les fédérations internationales respectives auxquelles elles sont affiliées. Le feuilleton du COA s'est poursuivi, même après l'intrusion du président du Comité international olympique (CIO), Jacques Rogge, dans le débat à travers les deux correspondances qu'il a adressées le 1er mai respectivement au ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar et Chaouche Teyara Toufik, président par intérim du COA. Le regroupement des présidents de fédération, qui réclame la mise en place d'une commission de candidature et réfute le maintien de l'équipe dirigeante par intérim avant la tenue de l'assemblée générale élective du COA, revient à la charge et annonce la tenue de l'assemblée générale élective dans les plus brefs délais. D'autres acteurs du mouvement sportif national et figures emblématiques du sport algérien, à l'image de M. Cherif Tifaoui, ancien président du COA par intérim et du conseil national des sports et président de la FAKT, qui, tout retourné par l'allure qu'à pris l'événement, a montré son désappointement à travers une déclaration à travers laquelle il a souligné : «A de nombreuses reprises, des voix éminentes du MSN n'ont pas manqué d'alerter sur les dangers qui pesaient sur le sport national et d'appeler au ressaisissement et au regroupement de toutes les bonnes volontés pour s'opposer au naufrage imminent... Ni les manipulations, ni les actes d'allégeance, ni le larbinisme, encore moins l'autoritarisme ne peuvent concourir à la refondation du sport national. Tous les dirigeants, sportifs et amis du sport doivent s'opposer à ces dérives et à un naufrage programmé. La correspondance du président du CIO au ministre de la Jeunesse et des Sports et les injonctions contenues sont pour nous l'expression de l'échec total des méthodes révolues», conclut l'auteur de la déclaration. Des médaillés olympiques algériens, Hassiba Boulmerka, Allalou Mohamed, Saïd Guerni Djabir, Hammad Abderrahmane, Saïdi Sief Ali, Benida Nouria et Soraya Haddad se sont également exprimés sur la question à travers un communiqué dans lequel ils lancent «un appel au premier magistrat du pays afin de mettre un terme à ces comportements indignes de la part de pseudo-responsables et de contrecarrer les desseins obscurs commandités depuis le renouvellement très souvent chaotique des fédérations sportives nationales, dont les lourdes conséquences commencent à se faire sentir, au détriment de l'avenir de notre jeunesse». Finalement, la commission électorale préparatoire est venue calmer les esprits, demandant aux principaux concernés d'être tout simplement responsables le 7 novembre prochain.