L'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) a exprimé, vendredi dernier, sa «forte préoccupation» quant à la teneur de la directive européenne dite de «retour» qui encourage le renvoi vers leur pays d'origine des étrangers irrégulièrement installés sur le sol européen. Qualifiant cette directive, adoptée par le Parlement européen le 18 juin dernier, de «répressive», l'UGTA va dans le sens de la déclaration de la Confédération européenne des syndicats (CES) qui dénonce «l'atteinte aux droits fondamentaux des migrants», précise un communiqué de la Centrale syndicale, repris par l'APS. Cette dernière reproche à cette directive le fait qu'elle «porte préjudice aux fondements de la liberté de circulation, aux droits démocratiques et aux valeurs humaines». Elle demande, par conséquent, à toutes les organisations syndicales nationales, régionales et internationales de «s'associer» à la déclaration de la CES, rendue publique le jour même de l'adoption par le Parlement européen de ladite instruction. Pour rappel, les dispositions de cette directive prévoient une prorogation jusqu'à 18 mois de la durée de rétention des sans-papiers avant leur expulsion. 367 eurodéputés s'étaient prononcés en faveur de son contenu, 206 s'y sont opposés alors que 109 autres ont opté pour l'abstention, rappelle-t-on aussi. La norme communautaire, qui a reçu le feu vert des gouvernements des 27 pays de l'Union européenne, entrera en vigueur deux ans après sa publication officielle. Dans la présentation du document soumis au vote du Parlement européen, ses rédacteurs précisent que celui-ci est justifié par le souci de «définir des règles communes claires, transparentes et équitables en matière de retour, d'éloignement, de recours à des mesures coercitives, de garde temporaire et de réadmission, qui prennent pleinement en compte le respect des droits de l'Homme et des libertés fondamentales des intéressés». Après le vote de ce texte, plusieurs eurodéputés des Verts, des socialistes et de la Gauche unitaire européenne avaient manifesté à Strasbourg devant le Parlement européen pour protester contre ses dispositions. Au-delà du Vieux Continent, les réactions de dénonciation ont été multiples de la part des défenseurs des droits de l'Homme et autres organisations internationales appelant à la consécration du droit à la libre circulation, émanant notamment des pays d'origine des immigrants clandestins. Même les chefs d'Etat des pays d'Amérique latine ne sont pas restés indifférents au contenu et à la portée de la directive qualifiée de «honteuse» par certains militants des droits de l'Homme. Après l'adoption de la controversée directive, ces derniers ont dénoncé le caractère «discriminatoire» et «injuste» de cette loi et ont tenu à rappeler à l'Europe que leurs pays avaient accueilli par le passé des dizaines de milliers de migrants européens. M. C.