Photo : Riad Par Samira Imadalou Après l'annonce faite par Temmar concernant la création de la première Ecole supérieure de management, c'était autour du ministère de la PME et de l'Artisanat d'évoquer, la semaine dernière, un projet de lancement d'un institut algérien de bonne gouvernance. Le dossier est à l'étude, ont avancé les représentants du département de Benbada. Cet institut «devrait prendre forme prochainement et serait l'aboutissement logique de la création récente du Code de bonne gouvernance», a-t-on expliqué à ce sujet. A travers cette série de mesures, l'Etat semble avoir décidé de mener la bataille du mangement et de la gestion de manière générale. Ayant accueilli à différentes occasions des délégations étrangères venues exposer leur expérience dans ce domaine, dans le cadre des programmes de coopération, l'Algérie a compris que le développement économique et la mise en place d'un tissu de PME performant passe par l'amélioration des capacités managériales à travers des formations adaptées aux besoins du monde du travail. Car, pendant longtemps et jusqu'à présent, l'université algérienne est déconnectée de la réalité. La formation est, donc, en déphasage avec l'entreprise. Certes, dans les discours officiels, cette question a été soulevée à maintes reprises mais les actions n'ont pas suivi. Ce n'est que ces derniers temps que les décisions commencent à prendre forme. Les retards enregistrés dans différents domaines témoignent de la nécessité d'adapter la gestion des entreprises aux normes modernes. Cette adaptation, selon les experts, ne doit pas concerner uniquement les managers mais également les exécuteurs. L'expérience de la Banque nationale d'Algérie (BNA) dans l'application du crédit documentaire (Credoc) dans les opérations d'importations des matières premières, comme institué dans l'article 69 de la loi de finances complémentaire 2009 (LFC 2009), est un bon exemple de faiblesse des capacités humaines de nos entreprises. Car, faut-il le noter, même si le credo figurait déjà parmi les méthodes utilisées pour les financements des importations aux côtés d'autres moyens, les agents de la BNA n'ont pas les connaissances nécessaires pour le faire. Le p-dg de la BNA l'a même reconnu devant les clients de cette banque la semaine dernière. «Le Credoc est très sécurisant mais il est aussi dangereux», avait relevé M. Seghir Benbouzid pour montrer la sensibilité du Credoc, donc la nécessité d'avoir des agents performants. Or, ce n'est pas le cas. Ce qui s'est soldé par d'énormes lenteurs dans le traitement des dossiers des importateurs. Cet exemple au même titre que d'autres ne fait qu'illustrer la nécessité pour l'entreprise d'utiliser efficacement ses ressources. Ce qui peut se faire à travers notamment l'amélioration de la gouvernance. Le professeur Abdelhak Lamiri, qui a animé jeudi dernier un débat sur les politiques publiques destinées aux PME, n'a pas manqué de le souligner: «Une stratégie de développement ne vaut rien si les ressources humaines ne suivent pas.» Une manière de montrer l'importance du management dans un pays où la mise en place d'un groupe d'entreprises championnes est envisagée.