La semaine dernière a été riche en événements économiques liés principalement à la stratégie industrielle et au développement de la PME. Certes, les deux dossiers semblent différents mais au bout du compte ils se rejoignent. L'entreprise ne peut se développer sans une stratégie industrielle claire. De même pour l'industrie, ce secteur ne peut être construit et lancé sans un tissu de PME adapté aux normes modernes, c'est-à-dire sans une mise à niveau et sans un mode de gouvernance efficace. En somme, les deux questions ne peuvent être traitées séparément. Mais faudrait-il d'abord identifier les prérogatives des membres de l'équipe gouvernementale dans la gestion de ces dossiers sensibles de l'économie nationale. Sur ce point, beaucoup d'encre a coulé. Alors que l'opération de mise à niveau des entreprises a été ces dernières années chapeautée par le département de Mustapha Benbada, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements (MPPI), M. Abdelhamid Temmar, avait annoncé il y a plus d'une année un autre programme de mise à niveau critiquant par la même occasion les résultats du plan mené conjointement entre le ministère de la PME et de l'Artisanat et l'Union européenne. M. Temmar avait, pour rappel, jugé l'opération inefficace et plaidé donc pour un autre programme. Face à cette sortie, des réactions ont émané de part et d'autre. Les deux parties, c'est-à-dire, le département de Benbada et celui de Temmar, n'arrêtaient pas d'échanger des critiques. La question a fini par être oubliée pour rebondir jeudi dernier. Le premier responsable de la PME a de nouveau déclenché le débat sur la mise à niveau en appelant à situer les prérogatives de chaque ministère pour qu'il n'y ait pas de chevauchement et surtout pour ne pas pénaliser l'entreprise algérienne. Car, faut-il le noter, la PME dans toute cette «cacophonie» reste la seu le perdante. Le ministre de la ME n'a pas manqué de le souligner lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. «Il faut que le gouvernement arrête une démarche consensuelle autour de cette question et mette en place des programmes unifiées», a-t-il clairement noté, reconnaissant que «les différentes opérations de mise à niveau depuis 2000 ont connu des dysfonctionnements dans leur application» et plaidant par la même occasion pour la mise en place d'une nouvelle dynamique dans laquelle les prérogatives sont à identifier. Face à cette situation, une question s'impose : pourquoi Temmar se précipite-t-il pour annoncer des mesures sans avoir l'aval du gouvernement et être par la suite attaqué de part et d'autre ? Il l'a été à deux reprises cette semaine, une fois par le ministre de la PME et une seconde fois par le Premier ministre. Dans ce cas, les critiques ont été des plus sévères. «La stratégie industrielle a fait beaucoup plus l'objet de communication que d'actions et n'a jamais été adoptée en Conseil des ministres», a déclaré, pour rappel, le Premier ministre, une manière de dire qu'il ne suffit pas de faire des annonces sans avoir l'accord du gouvernement et déclarer après que le projet est acquis. C'est ce qu'a fait Temmar tout au long de cette période en annonçant une série de mesures dans le cadre de l'application de la stratégie industrielle. Or, le projet est toujours en phase d'étude. En attendant les conditions nécessaires pour la mise en place de cette stratégie du «bruit», c'est l'hibernation dans le secteur industriel national. Il faut le reconnaître. La phase post-électorale apportera peut-être les changements tant espérés. S. I.