Photo : M. Hacène Les livres exposés dans les stands des maisons d'édition arabes sont proposés à bons prix. Mais leur qualité laisse à désirer. Ce n'est pas le cas des livres proposés par les éditeurs occidentaux. Ceux-là sont parfaits en tous points. Mais très chers Par Hassan Gherab La file de voitures s'étendant jusqu'à l'autoroute et l'embouteillage à l'entrée du parking du complexe olympique du 5 Juillet donnent déjà une idée de l'affluence qu'enregistre le 14ème Salon international du livre d'Alger (SILA). Sous le chapiteau, la marée humaine qui s'y meut confirme l'attrait qu'exerce le salon du livre. Beaucoup de familles sont là avec leurs enfants à déambuler entre les stands qui s'alignent en cinq longues enfilades. C'est le dernier jour, lundi dernier, des courtes vacances scolaires. On en profite. Des jeunes, filles et garçons, en groupe vadrouillent également, passant en revue les ouvrages exposés. Ils savent généralement ce qu'ils veulent (des ouvrages scientifiques, religieux ou littéraires) et cherchent la bonne affaire. Ceux qui s'intéressent au livre religieux sont les plus gâtés. Les maisons d'éditions arabes accordent des remises plus qu'alléchantes sur ces livres ouvrages (de 20 à 70%), et c'est par cartons qu'ils en vendent. Ce n'est pas le cas des ouvrages scientifiques et techniques, des encyclopédies et des dictionnaires qui affichent des prix à quatre chiffres, de quoi décourager de nombreux visiteurs. Les livres de littérature, études et romans ne font pas mieux. Quant aux livres pour enfants, on en trouve deux types : ceux importés de pays arabes et occidentaux, et ceux produits localement. Ceux exposés dans les stands des maisons d'éditions arabes sont proposés à bons prix. Mais leur qualité laisse à désirer. Leur faiblesse, aussi bien dans le fond que dans la forme, réside en fait dans le contenu qui, souvent, n'est pas très ludique et interactif alors que la présentation est peu attrayante. Ce n'est pas le cas des livres proposés par les éditeurs occidentaux, français essentiellement. Ceux-là sont parfaits en tous points, éducatifs, distrayants et attrayants. Mais très chers. Pas moins de 1 000 dinars. En moyenne, de quoi se payer 5 livres de moindre qualité et pas moins de 40 de très piètre facture. Car, on a bien trouvé des contes qui étaient proposés à 25 dinars. Mais qu'elle ne fût notre surprise quand nous avons vu l'histoire commencer par «Il y'a», une faute monumentale, qui n'est pas la dernière. On en a relevé une bonne demi-douzaine uniquement à la première page du livret. Et on le propose aux enfants. N'y a-t-il donc aucun contrôle des textes que certains éditeurs se proposent de mettre entre les mains de nos enfants ? Mais malgré les manques, les faiblesses et même les fautes -que tous les pères et mères ne peuvent relever- c'est les livres à bas prix qui enregistrent la plus grosse affluence. Et pour cause. Le choix est vite fait pour un père de famille dont le pouvoir d'achat est au ras des pâquerettes. Certains sont même obligés de sacrifier les contes et histoires au bénéfice des livres parascolaires. Le retour de la lecture n'est pas pour demain…Et pour faire oublier aux enfants leurs frustrations, il reste toujours le petit parc de jeux aménagé à côté du chapiteau du SILA. Là, tous les enfants sont égaux…