Photo : S. Zoheir Par Faouzia Ababsa Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP) était très évasif sur la date de la tenue de la tripartite. Invité de la radio chaîne III, M. Merrakech s'est gardé de confirmer la date du 3 décembre. Toutefois, nous apprendrons du côté de la Centrale syndicale aucune date n'a encore été arrêtée. En conclave hier au siège de l'UGTA, le secrétariat national n'a pas non plus arrêté de manière définitive l'ordre du jour, se contentant d'étudier celui proposé par le gouvernement que lui a transmis, mardi dernier, le Premier ministre. Il faut signaler que cette tripartite est très attendue par l'ensemble des salariés et autres cadres algériens, tant elle pourrait représenter une sorte de bouffée d'oxygène si le SNMG est relevé de manière significative. On le sait, l'UGTA compte mettre la barre un peu plus haut que d'habitude, tant le pouvoir d'achat des travailleurs s'est sérieusement érodé. Elle ne saurait en principe se suffire des traditionnels 2 000 DA qui sont concédés depuis une dizaine d'années. Cependant, l'amélioration du pouvoir d'achat n'est pas uniquement tributaire du relèvement du SNMG si celui-ci n'est pas accompagné par l'abrogation de l'article 87 bis, décret législatif introduit en 1994 dans la loi relative aux relations de travail. Lequel stipule que les primes sont prises en considération dans le calcul du SNMG. Le même pouvoir d'achat est également tributaire de la maîtrise du marché et de sa régulation à travers la lutte acharnée contre la spéculation et les prix prohibitifs pratiqués, notamment ces deux dernières années sur les produits de large consommation. Ce d'autant que la production agricole a connu un boom sans précédent et la disponibilité des produits est plus que satisfaisante. Car il ne sert à rien d'augmenter le salaire minimum garanti si en parallèle les spéculateurs continuent à sévir et que l'Etat continue à montrer son impuissance face au lobby de la spéculation, dont le seul but est, bien sûr, de s'enrichir mais aussi de provoquer ça et là des mécontentements, voire des émeutes. La législation existe, les mécanismes dissuasifs sont légion. Il s'agit seulement de les mettre en œuvre en faisant en sorte que ceux qui distribuent les denrées à doses homéopathiques soient sévèrement punis, voire interdits de toute activité commerciale. Par ailleurs, la rencontre du début du mois prochain aura sur la table des discussions l'évaluation de l'exécution du pacte économique et social, l'état d'avancement des conventions de branches, les statuts particuliers et d'autres dossiers économiques que veut soumettre la Centrale syndicale.