Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Béjaïa Kamel Amghar L'industrie de transformation du lait et dérivés a connu ces dernières années une avancées notable en Algérie. De nombreux opérateurs privés ont mis en place des laiteries modernes aux quatre coins du pays. Les unités publiques, préexistantes, ont été aussi rénovés afin de répondre aux nouveaux standards en la matière. La qualité nutritive et la disponibilité des marchandises, l'innovation constante en matière de saveurs et de goûts, la diversification de la gamme de produits à base de lait, le respect des normes d'hygiène et de sécurité, et le bon conditionnement sont aujourd'hui une réalité palpable. En effet, les producteurs de laitages sont plus scrupuleux dans le choix des matières premières et investissent constamment dans la haute technologie pour se faire une place sur un marché fortement concurrentiel. La venue de géants européens, comme Danone ou Candia, a été incontestablement pour beaucoup dans cette émulation, et les produits 100% algériens n'ont absolument rien à envier à ceux mis au point par leurs concurrents. Parfois, les produits locaux sont de meilleure qualité. Cette innovation a, bien entendu, touché la fabrication des crèmes glacées, gelées et barres chocolatées, largement commercialisées durant la saison estivale. Cafés, restaurants, fast-foods, grandes surfaces ou simples commerces d'alimentation générale proposent, l'été venu, ce genre de rafraîchissements qui connaissent alors un grand rush. A Béjaïa, on dénombre au moins quatre unités industrielles spécialisées dans ce créneau d'activité. Elles ont acquis une grande expérience dans le domaine et s'emploient régulièrement à mettre à jour leurs méthodes de gestion et de production. Les quatre opérateurs en question ont déjà souscrit à la certification de leurs produits. Ils manifestent une volonté certaine d'investir dans la sécurité et la qualité, en s'alignant sur les standards internationaux les plus rigoureux en matière d'organisation et de gestion, afin d'améliorer significativement leur compétitivité. C'est le cas pour la société Gyprolait, détentrice de la marque Parad'ice, qui a énormément investi dans l'adaptation de ses locaux aux normes de sécurité alimentaire édictées par la démarche HACCP (méthode d'analyse des risques aux points critiques de contrôle). La famille Aouchiche, propriétaire de Gyprolait, se dit en effet «à pied d'œuvre pour remédier à l'étroitesse des ateliers», qui emploient 150 salariés pour une production journalière de 13 tonnes de crèmes glacées. L'unité, implantée dans le quartier Tharga Ouzammour au chef-lieu de wilaya, fait figure de leader dans la filière et ses produits comptent parmi les plus demandés dans toute la région centre du pays. On pourrait en dire autant de la laiterie La Vallée, domiciliée à Tazmalt, qui a également souscrit à la certification à l'ISO 22 000 dans le cadre du programme MEDA d'appui aux PME algériennes. Si sa technologie est reconnue moderne et son infrastructure adéquate, La Vallée (avec une production journalière de 4 500 litres de lait et 10 tonnes de crèmes glacées) compte, en revanche, investir davantage dans la qualité et la sécurité pour s'offrir les meilleures perspectives. Toujours dans le créneau des glaces, l'entreprise dénommée «Le palais des glaces» occupe aussi une bonne place sur le marché local et régional. Avec une production quotidienne qui frôle les 10 tonnes de produit fini, «Le palais des glaces», qui a établi ses installations au quartier périphérique d'Ighil Ouazzoug à Béjaïa, ne cessent d'étoffer son carnet de commandes. Candia-Algérie, dont l'usine est implantée au cœur de la zone industrielle de Béjaïa, propose aussi des gelées de lait fruitées. A cet effet, elle transforme quotidiennement près de 20 000 litres de lait cru, collectés à travers la vallée de la Soummam et dans les plaines du Sahel. «Notre production en produits frais [gelées aromatisées, jus au lait et raib] ne suffit plus à la forte demande exprimée sur le marché. Nous sommes tout à fait prêts à doubler notre consommation de lait cru, mais l'offre est évidemment très limitée», a récemment déclaré Fawzi Berkati, le patron de Candia-Algérie en évoquant à l'occasion les difficultés et les contraintes de la production locale de lait cru. Si la technologie de transformation s'est mise au diapason de ce qui se fait de mieux à travers le monde, tant de choses restent encore à faire concernant les conditions de transport, de stockage et d'exposition des produits au niveau des magasins et des commerces de détail. Le respect rigoureux de la chaîne du froid est, à ce propos, inlassablement invoqué par les producteurs en direction des détaillants qui s'installent parfois sommairement au niveau des plages ou aux abords des axes routiers les plus fréquentés. Cette chaîne du froid, indispensable pour garder les qualités gustatives et nutritives des produits, est surtout primordiale pour préserver la santé du consommateur. Les brigades mobiles de la DCP (Direction de la concurrence et des prix) ont évidemment fort à faire pour inspecter ces milliers de commerces saisonniers qui proposent infailliblement ces glaces aux estivants.