Tout en applaudissant la décision du Chef de l'Etat, Bouguerra Soltani affirme que son parti n'a jamais demandé la révision de la Constitution. Une chose et son contraire. Ombre et lumière. Le MSP après avoir observé le «wait and see», se réoriente dans la direction d'où souffle le vent. Son patron, Bouguerra Soltani a applaudi l'initiative du président de la République portant sur la révision, «partielle et limitée» de la Constitution. «Le conseil a soutenu à l'unanimité la révision partielle de la Constitution», a-t-il déclaré, lors d'un point de presse animé à la fin des travaux de la session du conseil consultatif, qui s'est déroulée durant trois jours à Zéralda. Le MSP qui a boudé pendant longtemps le projet de révision de la Constitution est rentré dans les rangs en adhérant massivement à la démarche de la présidence. S'exprimant sur ce sujet, le membre de l'alliance présidentielle a voulu arranger la mise. «Nous n'avons pas demandé la révision de la Constitution parce qu'elle n'entre dans nos prérogatives», a affirmé M.Soltani. En d'autres termes, le parti n'a pas plaidé la révision de la Constitution, contrairement à ses partenaires, pour la simple raison qu'il n'y est pas habilité par le règlement intérieur. Rusé et même très malin, le parti laisse entendre qu'il n'a pas participé à la campagne menée tambour battant par ses alliés sous prétexte qu'il n'est pas du ressort d'un parti de demander la révision de la Constitution. Or, cet argument est loin de tenir la route. D'aucuns savent que le parti du défunt Nahnah a refusé de rejoindre le camp pour des considérations purement politiques, tactiques et même internes. Secoué par une crise qui a failli le diviser, le parti a préféré s'abstenir d'aborder les sujets politiques pour éviter toute polémique interne. Sachant parfaitement le prix d'une telle aventure, la direction politique du mouvement islamiste s'est contentée d'attendre et de voir. Il faut reconnaître que le boss du MSP n'a jamais été convaincu de la nécessité de réviser l'actuelle Constitution. S'il revient aujourd'hui pour justifier son revirement, c'est en quelque sorte pour blanchir son parti... Le parti qui avait du mal à avaler la pilule, change ainsi de langage. Non seulement, il salue la décision du président de la République mais il approuve aussi dans la forme et dans le fond les axes développés par le chef de l'Etat. Pour M.Soltani, tout va bien puisque le Président n'a pas exclu un référendum à l'avenir. Interrogé sur la question de savoir si le parti va présenter son candidat, M.Soltani n'a pas voulu signer de chèque en blanc et a déclaré en substance qu'il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué, a-t-il dit en affirmant que le moment n'est pas encore venu pour trancher. La formation islamiste ne précipite pas les événements et prend le temps de réfléchir. Cela veut-il dire que le MSP présentera son candidat? Logiquement, cette éventualité semble improbable. Le MSP qui fait partie de la coalition présidentielle ne peut pas et n'a pas les moyens d'effectuer un revirement aussi brutal. Ce qui est certain, le parti n'a pas l'habitude d'abattre toutes ses cartes ou plus justement est connu de toujours conserver des cartes en réserve. Ce dernier préfère garder dans sa besace une carte en cas de besoin pour ses anticipations politiques. Concernant l'alliance présidentielle, M.Soltani pense qu'il est temps de passer à une nouvelle étape. «Nous sommes pour la promotion de l'alliance à un partenariat politique complet», a-t-il indiqué. Le parti propose d'aller vers une alliance horizontale et pas seulement verticale. Par ailleurs, abordant la crise qui secoue le parti et les différentes actions de protestation, M.Soltani a déclaré que le conseil consultatif était ouvert et des invitations ont été adressées à l'aile de M.Menasra. «Nous avons donné la chance à tout le monde pour exposer les problèmes», a-t-il ajouté à propos de l'absence de M.Menasra et de ses partisans. Se référant au règlement du parti, M.Soltani précise qu'il y a des instances et un cadre pour débattre des affaires internes. «La discipline politique et organique dicte que toute déclaration ou débat doit avoir lieu dans un cadre légal», a-t-il martelé. Il a réitéré que la direction tente toujours la conciliation entre les deux parties en conflit. En guise de sanction, le conseil consultatif a décidé de traduire deux députés devant la commission de discipline. Enfin, le conseil a décidé de laisser sa session ouverte pour suivre de près l'évolution des dossiers politiques et internes.