Photo : M. Hacène Par Billal Larbi Telle une traînée de poudre, la nouvelle relative à l'agression dont a fait l'objet le bus transportant les joueurs et le staff technique de l'équipe nationale, juste après qu'il eut quitté l'aéroport du Caire en direction de l'hôtel, a très vite fait le tour des quatre coins du pays. Et comme il est aisé de l'imaginer, l'indignation, la condamnation et la colère étaient à leur comble. Les plus vieux se rappelaient 1989, année où des émeutes avaient éclaté suite au match de qualification disputé entre les deux équipes. Pour cette fois-ci, personne n'arrivait à s'expliquer la réaction des Egyptiens d'autant que, lors de la manche aller disputée il y a 5 mois à Blida, les Pharaons ont été très bien reçus. Même si l'on savait que le match allait être musclé, que les joueurs n'allaient pas se faire de cadeaux, d'autant que, footballistiquement parlant, la rivalité était très grande entre ces deux nations phares du football africain, personne ne pensait que les événements allaient prendre une tournure pareille. «Quoi de plus révélateur que de recevoir quelqu'un avec des roses à la main. C'est ce qui a été fait à l'adresse de nos hôtes. Sur et en dehors du terrain, personne ne s'est attaqué à ces derniers. Mais, aux lieu et place du principe de réciprocité, ils ont reçu nos joueurs à coups de pierres, de vociférations, d'insultes et d'intimidations. Ce qui s'est passé est vraiment regrettable. C'est loin d'être un acte isolé comme certains tentent de le faire croire. Personne ne s'attendait à ce que des actes similaires se produisent. Ce qui est est certain, c'est que le concert, animé jeudi dernier par notre vedette nationale cheb Khaled, et la star de la chanson égyptienne Mohammed Mounir (pour que le match se déroule dans un fair-play total) semble être vain», nous dira, presque en chœur, un groupe de jeunes rencontré à Belouizdad en fin de matinée d'hier. Pour en savoir plus sur le développement que pourraient avoir ces incidents regrettables, nos interlocuteurs nous certifient qu'ils tentent de s'informer par tous les moyens. Dans ce cadre, Internet et les chaînes satellitaires constituent leur point de mire. Certains n'hésitent pas à téléphoner à leurs connaissances et proches (habitant Le Caire ou ceux ayant fait le déplacement pour supporter les Verts) afin d'avoir des nouvelles sur de potentiels autres agressions qui pourraient être commises à l'endroit des joueurs et des supporters. Mais, en dépit des regrettables incidents qui se sont produits, l'optimisme est de rigueur. Bon nombre parmi ceux avec qui nous avons discuté sont convaincus que ces incidents ne pourront qu'ajouter à la détermination des capés de Saadane. Selon eux, ils vont se surpasser, puisant dans leurs dernières ressources pour ne pas décevoir un peuple qui ne cesse de les soutenir depuis le début. Les dernières mises en garde de la FIFA appelant les Egyptiens à la nécessité de réunir toutes les mesures de sécurité pour les Algériens, sur et en dehors du terrain, ont mis du baume au cœur de plus d'un. «Ils [les Egyptiens] savent qu'ils ne peuvent pas nous battre sur le terrain. C'est justement pour cette raison qu'ils s'adonnent à pareille manœuvre pour déconcentrer tout le monde», nous diront des supporters des Verts. En début de soirée, les cris et les coups de klaxon commencent à retentir dans la capitale. Même si l'on sait que la tâche des Verts ne sera guère facile, on est convaincu de la victoire finale. Personne ne veut céder au défaitisme.