Photo : S. Zoheir Par Ziad Abdelhadi De l'avis de beaucoup d'agronomes et d'observateurs, notre agriculture est encore trop archaïque. «Elle devrait vite se moderniser afin de pouvoir répondre à la demande de consommation en produits végétaux internes sans cesse croissante et aussi se préparer à être concurrentielle devant l'arrivée prochaine de produits agricoles étrangers qui ne seront plus soumis à une taxe douanière à partir de 2012», soutiennent des experts en matière de production agricole rencontrés dernièrement au salon Siafil qui s'est tenu du 14 au 17 novembre dernier. Pour preuve, le taux de mécanisation très en deçà des standards internationaux et les faibles quantités d'engrais utilisés durant chaque campagne agricole. Nos interlocuteurs estiment que la moyenne nationale ne dépasse pas 11 kg à l'hectare alors qu'elle atteint en Tunisie et au Maroc 400 kg/ha. Or, les rendements agricoles ne peuvent augmenter sans l'apport de la quantité nécessaire d'intrants. «De même, pour avoir de bons produits, l'usage de fertilisants en quantité et à des périodes précises demeure tout à fait indiqué», renchérissent des agronomes.Dès lors, une question s'impose : pourquoi nos agriculteurs n'utilisent que faiblement les engrais ? «Les intrants agricoles sont très chers. De plus, ces dernières années, il est devenu difficile de se procurer à temps et en quantités suffisantes les produits phytosanitaires», diront des exploitants. Quant au peu d'engouement chez bon nombre de nos agriculteurs à mécaniser un peu plus leurs interventions sur champ, ces derniers affirment qu'ils ne peuvent le faire à cause des prix élevés des machines agricoles et des accessoires comme les films plastiques. Pour changer la donne, le ministère de l'Agriculture et du Développement rural a pris des dispositions dans le but de lever les contraintes citées plus haut. C'est dans cette perspective que la loi de finances complémentaire 2009 a prévu toute une série d'abattements fiscaux en vue d'encourager nos agriculteurs à produire mieux et plus. La LFC 2009 comporte des mesures d'allégement fiscal visant le développement de l'agriculture à travers notamment l'exemption de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), jusqu'au 31 décembre 2018, sur les loyers versés dans le cadre des contrats de crédit-bail (leasing) portant sur divers matériels utilisés, notamment dans la réalisation des silos, chambres froides et autres laiteries. Les agriculteurs et investisseurs opérant dans le secteur bénéficieront également de l'exemption de la TVA au titre de l'acquisition des moissonneuses-batteuses produites en Algérie, et d'une taxation réduite de TVA (7% au lieu de 17%) pour le film plastique agricole.Par ailleurs, d'autres mesures de soutien à la production ont été reconduites et promulguées dans la LFC 2009. Un régime dérogatoire est accordé pour tout projet d'investissement lié aux semences, engrais et plants. Il est aussi décrété un soutien de 30% pour, entre autres, les infrastructures de stockage de semences de céréales, du matériel d'usinage de ces semences et, aussi, les infrastructures et les équipements pour la production de plants hors sol. Un soutien de 20% est également accordé pour l'utilisation des engrais.