Photo : S. Zoheir Par Ziad Abdelhadi Les grandes entreprises de l'industrie nationale de l'agroalimentaire sont toutes présentes à la 42ème édition de la Foire internationale d'Alger. Des plus anciennes à celles plus récentes, elles ont mis les bouchées doubles pour tirer profit de cette grande manifestation économique. Une participation qui se veut la vitrine d'un savoir-faire et du niveau de compétitivité atteint en ces temps où l'importation à tout-va ne cesse de grignoter des parts du marché local. Certaines, quoique peu nombreuses, ont réussi le pari d'exporter, preuve que leurs produits ont finalement gagné leur place sur les étals des marchés extérieurs. C'est le cas par exemple de l'Entreprise de semoulerie industrielle de la Mitidja (SIM) qui, depuis quelques années, enregistre des niveaux d'exportation en nette croissance. D'autres industriels versés dans la transformation des céréales voient leurs produits très prisés par les consommateurs nationaux au point que les mêmes produits importés sont littéralement boudés par les ménages. C'est la preuve évidente que la filière meunerie–semoulerie n'a rien à craindre de la concurrence étrangère. Mais tout ne baigne pas dans l'huile dans d'autres filières, ce qui laisse le champ libre à l'importation tous azimuts. Derrière ce constat, une liste de causes tout à la fois surmontables à condition que «tous les acteurs s'impliquent», lancent les opérateurs nationaux désireux d'investir dans le secteur de l'agroalimentaire. Pour nombre de ces derniers l'essor d'une industrie agroalimentaire reste grandement tributaire de la mise en place d'une véritable jonction entre le secteur de l'industrie de transformation et le monde agricole. Ce qui n'est pas le cas actuellement. Qu'on en juge : le niveau d'intégration dans ce secteur est encore faible. La majorité des entreprises importent en grande quantité leur matière première pour faire marcher leur outil de production, faute de la trouver ou de s'approvisionner en quantité suffisante et selon un programme défini et régulier en produits agricoles de transformation. Ce qui entraîne des irrégularités dans les approvisionnements et, du coup, il est devenu plus facile aux industriels du secteur de l'agroalimentaire d'importer les intrants et la matière première que de chercher des complémentarités et de l'approvisionnement au niveau local. Autre facteur qui entrave l'essor de notre industrie agroalimentaire : la production agricole dans son état actuel ne répond pas totalement aux besoins de l'industrie de transformation qui a besoin dans certains cas de produits aux spécificités bien précises, à savoir un calibrage homogène aux normes et une bonne qualité du végétal. En plus de cette absence de synergie entre les deux secteurs, d'où l'existence d'un sérieux décalage entre le secteur agricole et le monde de l'industrie de la transformation, l'outil industriel est en grande partie devenu obsolète. Rares sont les unités qui ont connu une complète rénovation de leurs installations. Leur survie ou leur maintien en activité dépend de la mise à niveau de l'outil de production et de la gestion de l'entreprise. Certes, des avancées ont été constatées ici et là mais le gros de la troupe, notamment dans le secteur public, reste encore à la traîne. Est-ce faute de volonté ou d'absence de perspectives ? Les deux causes tiennent la route. Dès lors, faudra-t-il carrément envisager de fermer des unités ou bien attendre un éventuel contrat de partenariat pour remettre l'entreprise en marche ? Toujours dans l'idée de rénover complètement les installations dans beaucoup d'unités qui n'attendent d'ailleurs qu'une remise en activité, il faut croire que la Foire internationale d'Alger est l'occasion pour les patrons d'unités de découvrir les dernières techniques de transformation mises au point par les équipementiers du secteur et, de là, opter pour telle ou telle technique. Sur ce registre, les choix sont variés et les industriels n'ont que l'embarras du choix dès lors que le nombre de sociétés étrangères versées dans le secteur participant à la 42ème FIA est important. Il est bon de rappeler que les pays grands exportateurs d'équipements agroalimentaires sont présents à la 42ème FIA.